Santé

Dijon : Deux chercheurs distingués par la Ligue contre le cancer

2024-11-28

Auteur: Philippe

Des avancées prometteuses dans la lutte contre le cancer

Le professeur François Giraudon, un éminent spécialiste des néoplasies myéloprolifératives, a été reconnu pour ses contributions exceptionnelles à la recherche sur le cancer. Actuellement médecin biologiste au laboratoire d'hématologie du CHU de Dijon, il combine son temps entre son travail clinique et l'enseignement de l'hématologie à l'UFR de santé. Sa collaboration avec l’unité Inserm 123, dirigée par Carmen Garrido, s'étend sur plus de 15 ans, et c'est dans ce cadre qu'il a reçu cette prestigieuse distinction aux côtés du Dr Ronan Quérué.

Le Pr Giraudon se concentre sur la découverte de nouveaux marqueurs pouvant servir à la fois pour le diagnostic précoce et le traitement des maladies hématologiques. « Notre objectif est de déchiffrer les mécanismes à l'origine de l'aggravation des maladies de la moelle osseuse. Nous investiguons notamment le rôle des protéines spécifiques, appelées CHCP, dans le développement des cancers du sang et de la moelle », explique-t-il. Grâce à ces recherches, il espère contribuer à l'émergence de thérapies ciblées, réduisant ainsi les effets secondaires souvent associés aux chimiothérapies classiques.

« Au cours des 20 à 30 dernières années, les progrès réalisés en hématologie sont spectaculaires. Nous parvenons maintenant à mettre de nombreuses pathologies en rémission durable, ce qui améliore considérablement la qualité de vie des patients », ajoute-t-il avec enthousiasme.

Une recherche innovante sur la leucémie aiguë lymphoblastique

Le Dr Ronan Quérué est également un chercheur attitré de l’Inserm à Dijon, spécialisé dans la leucémie aiguë lymphoblastique (LAL), qui représente environ 30 % des cancers diagnostiqués chez les enfants. Ses recherches récentes ont révélé qu'un régime alimentaire riche en graisses peut accélérer le développement de la LAL en transformant les cellules saines en cellules malignes.

Pour avancer dans la recherche de nouvelles thérapies, le Dr Quérué a adopté des méthodes innovantes en transplantant des cellules cancéreuses dans des modèles murins. « Cela nous permet de créer des tumulteuses modèles pré-cliniques pour évaluer les traitements potentiels », indique-t-il. Une fois les tumeurs établies, il teste différentes approches thérapeutiques, y compris des anticorps ciblés et des nanoparticules lipidiques, créant ainsi des émulsions injectées dans la circulation sanguine des souris pour cibler spécifiquement les cellules cancéreuses.

« Chaque trois ans, je bénéficie d’un soutien financier de la Ligue contre le cancer Grand Est, essentiel pour faire progresser nos projets. Les dons, tels que ceux de la Ligue, de l’ARC ou de la Fondation pour la santé des enfants atteints de cancers, représentent un tiers du financement de notre recherche expérimentale, notamment pour le soutien des étudiants participants », souligne-t-il. Ce financement est vital pour permettre la continuité des travaux et des découvertes qui pourraient changer la vie de milliers de patients.

Ces distinctions reçues par ces deux chercheurs illustrent non seulement la vitalité de la recherche à Dijon, mais aussi l’importance des collaborations entre hôpitaux, universités et organisations comme la Ligue contre le cancer. Alors que les chercheurs continuent de percer les mystères du cancer, des espoirs se dessinent pour un avenir où les thérapies ciblées pourraient révolutionner la prise en charge des patients.