
Donald Trump contre les chercheurs : Une fuite vers la France s'intensifie
2025-03-25
Auteur: Pierre
"Le financement d'un projet axé sur la "diversité" biologique d'un collègue a été bloqué", déclare Corrine*, professeure de biologie au Rensselaer Polytechnic Institute de New York, qui a quitté Montpellier il y a plus de dix ans. Elle explique qu' "le mot 'diversity' fait partie d'une liste de termes à bannir pour obtenir des financements fédéraux", soulignant l'absurdité d'une telle situation. "Les chercheurs doivent éviter des termes comme 'climat', 'inclusion', 'genders', et 'activism', sous peine de voir leurs travaux rejetés."
Des millions de dollars envolés
Les recherches en médecine sont particulièrement affectées. "Nous assistons à une réduction dramatique des fonds pour l’entretien et le renouvellement des infrastructures de recherche, passant de 65 % à 15 %". Corrine alerte, "des millions de dollars sont perdus, nous assistons à la destruction du meilleur système de recherche au monde".
C'est sans précédent !
Et pour Pauline* et son épouse Isabelle*, scientifiques binationaux, leur retour à Montpellier après 25 ans passés à Boston est motivé par une perte d'identité. "Nous ne nous reconnaissons plus dans les valeurs américaines," déplore-t-elle, ajoutant que la situation sous l'administration Trump est alarmante. "Des bases de données climatiques sont effacées, des pans entiers de la recherche sont annulés et des livres sont brûlés. C'est un moment historique où la science est menacée", souligne-t-elle.
Isabelle, travaillant à distance, voit aussi son projet de recherche sur de nouveaux médicaments paralysé avec 1,5 million de dollars congelés après qu'une délégation se soit rendue sur son lieu de travail. "Cela représente six mois de ressources materialisées", dit-elle.
La France, refuge pour les scientifiques fuyant l'Amérique
Dans ce climat délétère, un exode des scientifiques américains se profile. La France devient une destination privilégiée avec des initiatives comme celle de Toulouse, qui a mobilisé 6 millions d'euros pour soutenir la liberté académique. À Aix-Marseille Université (AMU), 15 millions d'euros seront alloués à la recherche dans des domaines jugés indésirables par l'administration américaine, notamment la médecine LGBT+, l'immunologie et l'astrophysique.
"Nous offrons un refuge scientifique," déclare Eric Berton, président d'AMU. Le programme 'Safe Place for Science', instauré en mars, vise à créer un environnement sécurisant pour ceux qui souhaitent poursuivre leurs recherches. Des professeurs venant de toutes les grandes universités américaines postulent déjà pour rejoindre ce nouveau cadre de travail, témoignant d'une réelle envie de fuir la censure.
Le partenariat entre universités et administrations locales facilite l'intégration des chercheurs en France, offrant du soutien pour le logement, l'accès aux écoles et l'assistance pour les visas. Le président de la région PACA, Renaud Muselier, promet que ces nouveaux arrivants seront accueillis comme "des véritables enfants du pays".
AMU s'investira à hauteur de 600 000 à 800 000 euros par chercheur sur une période de trois ans, promesse d'enrichissement tant sur le plan scientifique que culturel. la France semble se préparer à accueillir cette nouvelle vague de chercheurs, leur offrant l'espoir d'une communauté académique florissante et libre. Contacts via messageries sécurisées montrent la nécessité de discrétion face à la situation actuelle, signe d'une époque de bouleversements sans précédent dans le monde de la recherche.
*Les prénoms ont été changés.