Avant même son investiture prévue pour janvier prochain, Donald Trump prépare déjà des mesures radicales qui pourraient bouleverser le paysage économique mondial. Il a annoncé son intention d'imposer des droits de douane de 25 % sur tous les produits originaires du Mexique et du Canada, qu'il considère comme des sources de problèmes tels que le trafic de drogues, notamment le fentanyl, et l'immigration clandestine, qu'il qualifie de menace pour la sécurité des États-Unis.

Une stratégie protectionniste sans précédent

Sur sa plateforme Truth Social, Trump a également mentionné une hausse de 10 % des taxes sur les produits chinois, déclarant que son objectif est de défendre l'économie américaine contre des pratiques commerciales qu'il juge déloyales. Cette approche protectionniste n'est pas nouvelle pour Trump, qui, lors de son premier mandat, avait déjà initie une guerre commerciale avec la Chine en raison du déficit commercial américain et des accusations de vol de propriété intellectuelle.

Il prévoit d'utiliser des arguments de "sécurité nationale" pour contourner les réglementations de l'Organisation mondiale du commerce, ce qui pourrait provoquer des tensions internationales accrues. Des taxes sur certains produits chinois pourraient atteindre jusqu'à 60 %, et jusqu'à 200 % pour les véhicules fabriqués au Mexique. Cette nouvelle politique commerciale semble avoir pour but de revitaliser l'industrie américaine tout en défiant les normes établies.

Des réactions immédiates des alliés

Les réactions ne se sont pas faites attendre. La Chine a averti que de telles escalades seraient néfastes pour les deux pays, soulignant que leurs relations commerciales sont "mutuellement bénéfiques". Du côté canadien, où 75 % des exportations sont destinées aux États-Unis, les dirigeants expriment déjà leur inquiétude face à ces nouvelles mesures. Le Premier ministre Québécois, François Legault, a qualifié cette décision de "énorme risque" pour l'économie canadienne, et Justin Trudeau a rappelé l’interdépendance énergétique entre les deux nations.

Le Mexique a minimisé les conséquences éventuelles mais sait qu'il devra renégocier son accord de libre-échange en 2026. Si cette stratégie protectionniste pourrait encourager la relocalisation de certaines productions aux États-Unis, elle comporte des risques considérables. L'inflation pourrait grimper, ce qui irait à l'encontre de la consommation intérieure, et la Réserve fédérale pourrait être forcée de maintenir des taux d'intérêt élevés pour stabiliser l'économie.

Une onde de choc pour l'économie mondiale

De plus, l'Union européenne, déjà fragilisée par sa dépendance énergétique vis-à-vis des États-Unis et les tensions créées par la guerre en Ukraine, pourrait réagir en protégeant ses propres exportations, notamment dans les secteurs du luxe et des spiritueux.

En définitive, Trump semble miser sur une stratégie agressive pour renforcer la position des États-Unis, mais cette voie pourrait raviver des tensions internationales et déstabiliser des économies déjà fragilisées par de multiples crises. Les marchandages et les guerres commerciales pourraient redéfinir les alliances et le commerce mondial dans un futur proche.