Le 14 février, lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, un tournant radical a été annoncé : le président américain Donald Trump, à travers son vice-président J. D. Vance, a proclamé la fin de l'ère de l'Ouest et de l'Alliance atlantique comme acteurs géopolitiques clés. L'Europe est désormais perçue comme un ennemi, tandis que la Russie, dirigée par Vladimir Poutine, s'invite en tant qu'alliée. Ce grand bouleversement laisse entrevoir de nouvelles dynamiques sur la scène internationale.

Les politiques de Trump, qui privilégient les guerres commerciales tout en ignorant l'urgence de la crise climatique, risquent d'aggraver des enjeux déjà pressants. Son programme ambitieux, connu sous le nom de Project 2025, soutenu par des puissances économiques, montre qu'une deuxième présidence pourrait être marquée par des décisions erratiques qui accroissent l'instabilité financière. La reprise boursière récente donne déjà des signes de fatigue, menaçant de freiner l'investissement et la consommation aux États-Unis, ce qui pourrait mener à une nouvelle récession.

Cette conjoncture difficile peut également être envisagée comme une opportunité. En l'absence d'une coopération soutenue des États-Unis, il est essentiel de jeter les bases d'un nouveau multilatéralisme qui respecte les valeurs fondamentales de l'Europe pour relever les défis globaux des prochaines décennies : le changement climatique, les innovations technologiques, la migration, les inégalités croissantes et la montée des populismes d'extrême droite.

Pour contrer le mercantilisme et les idées nihilistes

Pour établir ce nouveau multilatéralisme, des narrations solides et engageantes sont nécessaires. Face à la loi du plus fort, il devient impératif de réaffirmer le progressisme humaniste et de défendre le droit international. En réaction au mercantilisme transactionnel, il faut promouvoir des politiques économiques globales et coordonnées, capables de tenir compte des enjeux de la transition écologique et de ses conséquences sur les populations vulnérables.

Cette situation est également un appel à l'unité des nations partageant des valeurs communes pour œuvrer ensemble contre les menaces contemporaines. L'Europe, en prenant les devants, pourrait redéfinir la diplomatie internationale et établir des alliances plus justes et équitables.