Donald Trump sème le chaos dans le secteur des énergies renouvelables
2024-11-19
Auteur: Léa
La victoire de Donald Trump lors de l’élection du 5 novembre n'a pas tardé à engendrer une onde de choc dans le domaine des énergies renouvelables. Bien qu'il ne soit pas encore officiellement de retour à la Maison Blanche, son discours électoral a déjà semé l'incertitude parmi les acteurs du secteur, tant aux États-Unis qu'en Europe.
La grande question reste : qu'adviendra-t-il des projets d'énergies renouvelables sous sa présidence, notamment ceux des éoliennes en mer ? Trump a exprimé des inquiétudes sans fondement scientifique quant aux impacts de ces projets sur la faune marine, en particulier les baleines. Les investisseurs et les entreprises du secteur se demandent si ses promesses de suspendre de nouveaux projets seront mises en œuvre dès son investiture le 20 janvier 2025.
Un autre enjeu majeur concerne l'Inflation Reduction Act (IRA), cette récente législation adoptée en août 2022 qui favorise notamment la fabrication locale d'équipements solaires et éoliens. Trump a clairement annoncé son intention de démanteler ce plan d’aides financières, qualifiant ces initiatives de « nouvelle arnaque verte ». Une telle décision pourrait gravement nuire à la lutte contre le changement climatique et à la transition énergétique en cours.
Réaction immédiate sur le marché
Les marchés ont vite réagi à cette incertitude. Le 6 novembre, au lendemain des élections, le WilderHill Clean Energy Index, représentant des entreprises axées sur les énergies propres, a connu une chute vertigineuse de 6,7%. Ce déclin a touché particulièrement l’industrie solaire, malgré les louanges que Trump avait auparavant témoigné envers ces technologies, avant d'émettre des réserves sur leur empreinte foncière.
Les acteurs européens, quant à eux, tentent de rassurer leurs partenaires. Trump a non seulement critiqué les énergies renouvelables, mais il a aussi mis en doute la viabilité des grands projets d'éoliennes. En Europe, où les compagnies comme RWE (Allemagne) et Engie (France) sont lourdement investies dans ces projets, la préoccupation est palpable. Engie, qui pilote trois grands projets d’éoliennes marines, estime que si un blocage se produisait, la perte pourrait s'élever à 400 millions d’euros. Des interrogations planent également sur les fabricants de câbles, essentiels pour le raccordement au réseau électrique, comme le souligne Michel Gioria de France Renouvelables.
À l'étranger, l’incertitude américaine pourrait affecter les plans d'expansion des entreprises du secteur. Les acteurs européens surveillent la situation de près, sachant que la stratégie énergétique des États-Unis peut avoir des répercussions internationales étendues. Alors que la transition vers des modèles énergétiques plus durables est cruciale pour lutter contre le changement climatique, cette instabilité politique soulève des inquiétudes pour l'avenir des énergies renouvelables à l'échelle mondiale.