Dopage : un an de prison avec sursis et 5000 euros d'amende requis contre Marion Sicot
2024-11-20
Auteur: Emma
L'histoire de Marion Sicot, cycliste de 34 ans, est celle d'un rêve déchu, d'une jeunesse marquée par la passion du vélo, mais aussi par les choix destructeurs. Aujourd'hui, cette ancienne coureuse se retrouve sur le banc des accusés, au tribunal, pour importation et usage de produits dopants.
En mars 2020, Marion a brisé le silence après neuf mois de mensonges concernant un contrôle anti-dopage positif à l'EPO. « Je me suis longtemps recroquevillées dans le mensonge», a-t-elle déclaré. Ce moment a marqué le début d'une période tumultueuse où elle a dû confronter non seulement ses erreurs, mais aussi des allégations accablantes d'emprise et de harcèlement sexuel contre son directeur sportif, Marc Bracke.
Ce dernier, désormais décédé, avait fait l'objet d'une plainte pour son comportement inacceptable, mais la plainte pour harcèlement a été classée sans suite. Malgré cela, il a été banni par l'Union Cycliste Internationale (UCI) pour d'autres violations. Dans un contexte déjà lourd, Marion a été suspendue par l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) pour deux ans, une peine qui a été prolongée à quatre ans suite à l'examen de son dossier par le Conseil d'État.
Les révélations ne se sont pas arrêtées là. Une enquête a mis en lumière comment, entre 2016 et 2019, Marion avait eu recours à des substances interdites, notamment le clenbutérol. Elle a confessé avoir été impliquée dans un réseau d'approvisionnement : « C’était très facile de se doper, soit tu connais quelqu'un, soit tu vas sur Internet », se remémore-t-elle.
Depuis son passage dans une équipe italienne en 2016, où elle peinait à briller, Marion s'est rendu compte qu'elle se devait d'agir pour se faire remarquer, espérant un jour participer au Tour de France. Avec un ancien cycliste en manque d'argent comme dealer, elle a commencé à s'adonner aux pratiques dopantes, envisageant de faire un retour au sommet à travers la triche. Comme elle l'a avoué, « je n’en ai même pas vu les bénéfices », signalant la tragique ironie de sa quête de succès.
La procureure a présenté l'affaire non seulement comme celle d'un individu, mais comme un reflet d’un système où la pression pour réussir peut entraîner de telles dérives. « Le droit et le sport ont un socle commun », a-t-elle affirmé. Pour Marion Sicot, la requête de 12 mois de prison avec sursis et 5 000 euros d'amende est le prix à payer dans cette lutte contre le dopage.
Derrière ce procès se cache une réalité plus large : le monde du cyclisme est sous une pression énorme, et Marion, sensible et impressionnable, est devenue une pièce d’un puzzle complexe où le rêve et le désespoir s’affrontent. Les conséquences de cette affaire continuent de résonner, soulevant des questions non seulement sur l'intégrité du sport, mais aussi sur le bien-être des athlètes sous pression.