Alors que le monde entier redoute l'impact des droits de douane imposés par les États-Unis, certains pays semblent échapper à cette tempête économique. La Russie, en particulier, se retrouve dans une situation délicate, même si elle ne fait pas face à des droits de douane supplémentaires.

Le gouvernement américain justifie cela par le fait que le commerce entre les États-Unis et la Russie a considérablement diminué depuis le début de la guerre en Ukraine, laissant Moscou déjà sous le poids de sanctions économiques multiples. Cependant, la Maison Blanche ne peut pas ignorer que la baisse des prix du pétrole est en train de créer des préoccupations au Kremlin. Le pays, qui dépend largement de ses exportations d'hydrocarbures, observe une chute des prix qui compromet ses équilibres budgétaires.

"Nous faisons face à une situation extrêmement turbulente et tendue"

Contrairement aux discours habituellement optimistes sur l’économie entendus ces derniers mois à Moscou, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a reconnu le 8 avril que "nous surveillons de très près la situation", en s’inquiétant des cours du pétrole, désormais au plus bas depuis quatre ans. Cela intervient alors que les recettes publiques sont déjà inférieures aux prévisions pour cette période de l'année, exacerbant les inquiétudes économiques.

Les ventes d'hydrocarbures représentent un tiers des revenus de l'État russe. Les faibles prix du pétrole combinés à un rouble fort forment une équation désastreuse pour le Kremlin, qui est contraint de puiser dans ses réserves pour financer un conflit en Ukraine, représentant au moins 40% de son budget. Ce contexte met également en lumière la dépendance croissante de la Russie vis-à-vis de la Chine, son principal acheteur de pétrole.

De plus, la Banque centrale de Russie se trouve dans une impasse. Elle ne peut pas abaisser les taux d'intérêt, actuellement très élevés, supérieurs à 20%, ce qui commence à étouffer l'économie, à part l'industrie de défense. Bien que Donald Trump n'applique pas directement des sanctions contre la Russie, sa politique économique génère des effets collatéraux alarmants, forçant le Kremlin à naviguer dans des eaux de plus en plus troubles.

Ces événements soulèvent des questions cruciales sur la durabilité de l'économie russe face à de telles pressions et la direction future que prendra le pays, dans un environnement mondial en constante évolution.