Dune : Prophecy – Un premier épisode explosif pour la série préquel des films de Villeneuve
2024-11-19
Auteur: Emma
La série Dune : Prophecy, diffusée sur la plateforme Max, a enfin vu le jour le 18 novembre dernier, et elle suscite déjà des interrogations concernant son adéquation avec l'œuvre cinématographique de Denis Villeneuve.
Dans un monde où chaque blockbuster peut être accompagné d'une série dérivée de grande envergure, Warner Bros. et HBO n'ont pas dérogé à cette règle, ayant déjà cartonné avec des productions comme The Penguin. Cependant, Dune : Prophecy a connu des débuts tumultueux. Bien que le second volet des adaptations de Villeneuve ait rencontré un franc succès, cette série, qui se veut un préquel, a dû faire face à un parcours semé d'embûches.
Le départ de Villeneuve et de son collaborateur Jon Spaihts a été officialisé afin qu'ils se consacrent à des projets cinématographiques. En février 2023, un remaniement stratégique a eu lieu, remplaçant des figures clés telles que l'actrice Shirley Henderson et le réalisateur Johan Renck, ainsi que la créatrice Diane Ademu-John, respectivement par Olivia Williams, Anna Foerster et Alison Schapker. Ces changements ont-ils eu des répercussions sur la qualité de ce premier épisode ? Bien que cette production se confronte à un héritage cinématographique bien établi.
Le premier épisode a été présenté lors d'une projection spéciale pour influenceurs, avec des acteurs en tenue de Bene Gesserit, ajoutant une touche d'immersivité à l'événement. HBO a mis les petits plats dans les grands pour démontrer que Dune : Prophecy allie spectacle et richesse visuelle. L'objectif affiché est de nous transporter au-delà d'Arrakis pour explorer d'autres planètes de l'univers de Frank Herbert, notamment Wallach IX et Salusa Secundus, où se trament des intrigues politiques d'une ampleur considérable.
Techniquement, ce premier épisode est impressionnant et tente de captiver le public avec des scènes à couper le souffle, mais il n'échappe pas à un sentiment d'exposition excessive. En effet, les premières minutes de l'épisode sont encombrées d'une narration en voix off, accompagnée de visuels grandioses. La série s'efforce de donner vie à des éléments du lore que ni Dune ni ses adaptations précédentes n'avaient explorés.
Cependant, le premier épisode semble manquer de nuance, et l'exécution de certains dialogues et situations frôle l'absurde, notamment avec des personnages qui se moquent de la désolation de Wallach IX tout en étant eux-mêmes dans des environnements tout aussi vides. Les intrigues politiques, bien que prometteuses, ne réussissent pas à échapper à un schéma narratif prévisible.
De plus, la série perd de son originalité en appliquant une esthétique semblable à celle des films précédents, uniformisant ainsi l'expérience plutôt que d'explorer de nouvelles facettes des personnages et des histoires. Les comparaisons avec d'autres œuvres de science-fiction, telles que Foundation, montrent à quel point Dune : Prophecy peine à s'installer dans son propre univers tout en évitant la redondance visuelle et narrative.
Malgré ces critiques, il est indéniable que Dune : Prophecy aborde des thématiques politiques et sociétales qui inspirent la réflexion, souvent incarnées par des personnages intrigants, comme le mystérieux Desmond Hart, interprété par Travis Fimmel.
Pour les fans de l'univers de Frank Herbert, le cliffhanger à la fin de cet épisode pourrait bien susciter l'engouement malgré l'uniformisation du récit, à condition que la série parvienne à se renouveler et à insuffler de l'épice à son intrigue.
Rendez-vous chaque lundi sur Max pour découvrir un nouvel épisode de Dune : Prophecy.