Divertissement

Editis : Une grève illimitée bloque les sorties de Michel Bussi et Riad Sattouf

2024-09-30

Auteur: Marie

À partir du lundi 30 septembre, une grève illimitée a été initiée par le personnel d'Interforum, la branche de distribution du groupe Editis, le deuxième éditeur en France, récemment acquis par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky. Cette grève se fait sentir dès l'aube, bloquant la livraison des nouveaux livres de Michel Bussi, 'Les Assassins de l’aube' (Presses de la Cité, 408 pages, 22,90 euros) et de Riad Sattouf, 'Moi, Fadi, le frère volé' (Les livres du futur, 152 pages, 23 euros), qui restent stockés dans l'entrepôt de Tigery, dans l'Essonne.

Ces deux auteurs sont des figures incontournables du paysage littéraire français. Le dernier livre de Michel Bussi, 'Mon cœur a déménagé', avait déjà atteint des ventes de plus de 80 000 exemplaires, tandis que la dernière bande dessinée de Sattouf a été tirée à 360 000 exemplaires, ce qui témoigne de leur popularité et de l'importance de leur diffusion.

Au cœur de la rentrée littéraire, cette grève a pour conséquence de bloquer l'acheminement de ces best-sellers vers les librairies, accompagnée d'une interruption de la distribution pour près d'un million d'exemplaires d'autres ouvrages dont la parution était prévue la semaine du 7 octobre. Isabelle Menil, déléguée syndicale FO d’Interforum, exprime que les salariés alertent sans succès la direction sur la dégradation des conditions de travail et le manque de reconnaissance des efforts fournis.

Selon Mme Menil et d'autres syndicats comme la CGT, il y a un besoin urgent d'améliorer les conditions financières, d'autant plus qu'Interforum affiche des bénéfices. Il y a aussi une forte réclamation pour un dialogue constructif avec Denis Olivennes, président d’Editis, et la directrice du groupe, Catherine Lucet. En effet, le recours à deux huissiers lundi matin pour vérifier l'arrêt des chargements des camions illustre la tension croissante.

La direction fait face à des accusations concernant le recrutement de travailleurs intérimaires en pleine période de grève, une démarche que Mme Menil juge illégale, tandis qu’Editis soutient que ces recrutements étaient nécessaires en réponse à un pic d'activité.

Cette situation pourrait avoir des conséquences durables sur l'édition française, alors que s'annonce la fin de l'année 2023 et que les achats de Noël approchent. Les librairies pourraient souffrir d'un manque d'approvisionnement en nouveaux titres très attendus, mettant ainsi en péril une des périodes les plus lucratives de l'année. Il est essentiel de suivre cette affaire de près, car elle pourrait redéfinir les relations entre éditeurs et employés dans un secteur déjà en pleine mutation.