Nation

Éducation nationale : Anne Genetet, une ministre sous pression dès ses débuts

2024-10-01

Anne Genetet, entrée sous les projecteurs

Lorsque Anne Genetet fait son entrée à l'Hôtel de Rochechouart, le lundi 23 septembre, pour assumer son nouveau rôle de ministre de l'éducation nationale, tous les regards sont braqués sur elle. Arborant une veste beige satinée et un pantalon noir, elle sait que sa première prise de parole publique est déjà entourée de controverse. Nommée pour succéder à Nicole Belloubet, sa désignation dérange. Élue depuis 2017 dans la 11e circonscription des Français à l'étranger, son parcours éloigné du secteur éducatif ne manque pas d'inquiéter.

Critiques et controverses

Son arrivée inattendue dans le gouvernement de Michel Barnier, le 21 septembre, a déclenché une vague de critiques. Les détracteurs n'ont pas tardé à exhumer des éléments de son passé professionnel, notamment son rôle dans une entreprise à Singapour, Help Agency, qu'elle a fondée en 2009. Cette société, spécialisée dans le recrutement et la formation d'employés de maison, principalement d'origine philippine, a suscité des interrogations à cause de certains conseils qu'elle prodiguait, tel que « éviter l'émotion et compassion » ou « garder une certaine distance ».

Réactions des syndicats et inquiétudes

Les syndicats enseignants ont exprimé leur défiance, qualifiant la nomination de « choquante ». Après quatre ministres en seulement dix-huit mois et face à une crise sévère dans l’éducation, le sentiment général est celui d'une ministre « déconnectée ». Comme le souligne Sophie Vénéritay, membre du SNES-FSU, "comment ont-ils pu penser qu'elle pouvait être la bonne personne ?". Cette crainte est exacerbée par la perception que ses valeurs semblent éloignées des exigences du service public.

Stratégie de redressement et engagement personnel

Dans l'entourage d'Anne Genetet, l'on tente de minimiser les polémiques, arguant que ces débats sont considérés comme des attaques personnelles. Ses partisans mettent en avant son passé de médecin et son engagement bénévole auprès des migrants pendant son séjour à Singapour, espérant ainsi redorer son image. Cette première semaine au ministère, marquée par un silence appréciable, a été consacrée à l'étude des dossiers, laissant entrevoir une volonté de comprendre les réalités du terrain. Cependant, le temps jouera un rôle crucial pour déterminer si elle sera en mesure de relever les défis qui l'attendent.