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Élections présidentielles en Roumanie : Marcel Ciolacu, le Premier ministre pro-européen, admet sa défaite

2024-11-25

Auteur: Chloé

C'est une révélation surprenante pour la Roumanie : le candidat indépendant prorusse, Calin Georgescu, a émergé en tête du premier tour des élections présidentielles qui s'est tenu le 24 novembre. À 62 ans, Georgescu, qui s'oppose au soutien de l'Ukraine et critique l'OTAN, a obtenu 22,94 % des voix, devançant la candidate de centre-droit, Elena Lasconi, maire de petite ville, qui a recueilli 19,17 % des suffrages.

Marcel Ciolacu, le Premier ministre pro-européen, attendu comme le grand favori, a terminé à la troisième place avec 19,15 %, à peine quelques voix derrière Lasconi. Il a annoncé sa démission de la tête du Parti social-démocrate, promettant de ne pas contester les résultats malgré la faible différence.

Cette ascension inattendue de Calin Georgescu est le résultat d'une campagne virale sur TikTok, où il a mis l'accent sur l'arrêt du soutien à l'Ukraine. "Ce soir, le peuple roumain a crié pour la paix. Et il a crié très fort", a-t-il déclaré dans une réaction après les résultats.

George Simion, leader du parti d'extrême droite AUR, s'attendait à être au second tour, mais il doit se contenter de la quatrième place avec 13,87 %. Cet ancien fan de Donald Trump a félicité Georgescu, exprimant sa satisfaction quant à la présence d'un "souverainiste" au second tour.

La montée de Georgescu marque un tournant pour ce pays de 19 millions d'habitants, qui a traditionnellement résisté aux tendances nationalistes, contrastant fortement avec des nations comme la Hongrie ou la Slovaquie. En Roumanie, le président de la République détient majoritairement une fonction protocolaire mais possède un pouvoir moral significatif.

Les sociaux-démocrates, issus de l'ancien parti communiste, gouvernent actuellement en coalition avec le Parti libéral (PNL). L'issue des résultats reste un choc ; des sondages pré-électoraux avaient mis Ciolacu en tête. Après une décennie sous le mandat impopulaire de Klaus Iohannis, le peuple a manifestement choisi des alternatives antisystèmes, face à un contexte socio-économique et géopolitique tendu, accentué par la guerre en Ukraine.

Le Kremlin a réagi aux nouvelles concernant Georgescu, son porte-parole Dmitri Peskov affirmant ne pas connaître réellement le candidat prorusse. La Roumanie, membre de l'UE et de l'OTAN, joue un rôle stratégique crucial, notamment en tant que route de transit pour les céréales ukrainiennes et en accueillant des troupes de l'OTAN sur son territoire.