Le conseil départemental du Morbihan a récemment porté plainte contre Emilie König, la jihadiste incarcérée en France, en raison de graves allégations de violences psychologiques et physiques sur ses trois enfants, qui ont été rapatriés en 2021. D'après l'avocat du département, l'aîné, aujourd'hui âgé de 9 ans, aurait déclaré à son assistante sociale que sa mère lui avait appris à "couper des têtes et à lancer des grenades".

Les enfants, âgés de 7 et 9 ans, sont sous la protection du conseil départemental du Morbihan et de l'aide sociale à l'enfance (ASE). Selon Le Parisien, ils souffrent de troubles anxieux sévères et sont en suivi avec plusieurs professionnels de la santé mentale. Leurs révélations aux psychologues soulignent l'ampleur du traumatisme qu'ils ont vécu.

Emilie König, âgée de 39 ans, a quitté la France pour la Syrie en 2012, où elle aurait joué un rôle clé en tant que recruteuse pour l’organisation terroriste État islamique. Elle a été capturée par les forces kurdes en 2017 et ramenée en France en juillet 2022, où elle a été mise en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Des sources indiquent qu’elle pourrait également être liée à des actes de violence perpétrés au sein des camps de réfugiés.

Dès le mois de mai 2023, le conseil départemental a signalé à la justice des "violences physiques et psychologiques" exercées sur les enfants et des "scènes d'effroi" auxquelles ils auraient assisté en Syrie. La plainte, déposée le 19 septembre au parquet de Paris et au Parquet national antiterroriste (Pnat), a fait surface alors que les autorités cherchent à obtenir des éclaircissements sur l’environnement familial précaire que vivent les enfants.

Cette affaire soulève également des questions quant à la prise en charge de ces jeunes victimes du terrorisme. Des experts craignent que le passé de leur mère ait des répercussions à long terme sur leur développement psychologique. Les organismes de protection de l'enfance sont désormais sous pression pour s'assurer qu'ils reçoivent le soutien nécessaire pour surmonter cette terrible expérience.

Alors que le procès d'Emilie König se profile, les regards se tournent vers cette affaire tragique qui met en lumière les conséquences de la radicalisation sur les familles, et les défis de la réintégration des enfants dans un environnement sain et sécuritaire.