Dans une interview récente accordée à France 2, le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a révélé qu'Emmanuel Macron a exprimé dans une lettre sa reconnaissance du massacre tragique de tirailleurs africains à Thiaroye en 1944. Le président Macon a évoqué dans sa lettre que cette reconnaissance pourrait ouvrir la voie à une collaboration étroite pour établir la vérité sur cet événement douloureux de l’histoire.

Le massacre s'est produit le 1er décembre 1944, lorsque des forces coloniales françaises ont ouvert le feu sur 1 600 tirailleurs africains qui réclamaient le paiement de leurs salaires et d'autres compensations dues. Les autorités françaises de l'époque ont reconnu 35 morts, mais de nombreux historiens estiment que le nombre de victimes pourrait atteindre plusieurs centaines.

Emmanuel Macron a précisé dans sa lettre que la confrontation entre les militaires français et les tirailleurs, qui exigeaient le versement de leurs salaires légitimes, a conduit à ce que l'on peut qualifier de "massacre." Il a également rendu hommage à la mémoire des tirailleurs, qu'il a qualifiés de « vaillants combattants » qui ont joué un rôle crucial aux côtés des forces françaises libres lors de la Libération de la France.

Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a souligné qu'il existe une volonté de cacher cette histoire, implorant pour une collaboration “franche et totale” de la France pour établir la vérité sur cet événement historique. La reconnaissance par la France de ce massacre semble donc être une démarche cruciale dans les relations entre les deux nations.

Pour ajouter à cette reconnaissance, en juillet dernier, six tirailleurs tués à Thiaroye ont été honorés à titre posthume en tant que "morts pour la France," une décision considérée comme majeure dans la mémoire collective. En 2014, l'ancien président François Hollande avait déjà reconnu la tragédie lors d’une visite au mémorial érigé à Thiaroye, qualifiant l'événement de "répression sanglante" perpétrée par des soldats français.

Alors qu'Emmanuel Macron a décliné une invitation officielle à se rendre au Sénégal, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, représentera la France lors des commémorations marquant les 80 ans de ce massacre dimanche prochain à Thiaroye. Cette commémoration s'annonce comme un moment fort pour rappeler le sacrifice des tirailleurs africains et convoquer une réflexion sur la mémoire et la réconciliation.

Ce développement pourrait-il marquer le début d'une nouvelle ère dans la relation franco-sénégalaise? Les réponses seront sans doute au cœur des discussions lors des cérémonies.