Science

En cartographiant le cerveau d'une mouche, les chercheurs ouvrent la voie à une meilleure compréhension des maladies de Parkinson et d'Alzheimer

2024-10-02

Auteur: Pierre

Un exploit scientifique sans précédent ! Des chercheurs de l'université de Princeton, en collaboration avec un consortium international appelé le FlyWire Consortium, viennent de réaliser la première cartographie complète du cerveau d'une mouche à fruits, détaillant chaque neurone et synapse. Ce projet ambitieux, qui fait les gros titres de la revue Nature, pourrait transformer notre compréhension des maladies neurologiques, y compris Parkinson et Alzheimer.

Le connectome ainsi établi, qui représente l'ensemble des connexions neuronales, comprend 139 255 neurones et 54,5 millions de synapses, soit une avancée incroyable par rapport aux précédents travaux qui ne couvraient qu'une fraction de ces structures. Cette modélisation fournit des détails cruciaux sur les réseaux neuronaux, y compris plus de 8 400 types de cellules identifiés, dont 4 581 sont totalement nouveaux pour la science.

Pourquoi cet accomplissement est-il si important ? La drosophile, bien que petite et simple par rapport au cerveau humain, présente des similitudes notables. En étudiant ses mécanismes neuronaux, les scientifiques espèrent mieux comprendre comment fonctionne le cerveau à une échelle plus globale. Comprendre les fonctions complexes telles que la navigation, la perception sensorielle, et même les comportements sociaux pourrait éclairer le fonctionnement de notre propre cerveau et, par conséquent, les origines de maladies neurodégénératives.

Ce connectome pourrait également apporter des révélations sur les variations neuronales qui peuvent conduire à des erreurs de connexion, soulevant des questions fascinantes sur la façon dont ces différences impactent la personnalité et pourraient potentiellement être liées à des troubles mentaux chez l'humain.

Les chercheurs ont mis à disposition gratuitement cette base de données complète, ouvrant un accès inestimable pour les neurologues du monde entier. Malheureusement, face à l'augmentation des maladies neurodégénératives, les chercheurs soulignent l'urgence de découvrir les causes sous-jacentes de ces affections plutôt que de simplement traiter leurs symptômes.

L'étude a été rendue possible grâce à des technologies avancées, incluant l'intelligence artificielle, qui a permis d'analyser plus de 21 millions d'images prises à partir de coupes très fines du cerveau. Cette approche novatrice a nécessité des années de collaboration entre chercheurs et même la contribution de volontaires sur Internet, illustrant une véritable expérience de science participative.

À l'avenir, les scientifiques espèrent utiliser ces découvertes pour établir des parallèles entre la neurologie de la mouche et celle de l'homme, en comprenant mieux des conditions telles que la maladie de Parkinson et Alzheimer. Pour l'instant, cette avancée ne représente que le début, mais elle pourrait très bien révolutionner la recherche en neurosciences.