La guerre en Ukraine, qui entre dans sa troisième année, est marquée par une intensification des opérations aériennes mettant en avant des drones de combat. Un rapport récent d'un think tank britannique évoque la perte de 10 000 drones ukrainiens par mois, ce qui représente une moyenne alarmante de plus de 300 drones par jour. Pour mettre cela en perspective, l'armée française, pourtant bien équipée, ne dispose que de 3 000 drones dans ses rangs.

Les deux camps, ukrainiens et russes, emploient principalement des drones civils bon marché pour l'observation et la désignation des cibles, tandis que certains modèles sont modifiés pour porter de petites charges explosives. La Russie utilise en outre des drones-kamikazes, tels que le Lancet-3, et a commencé à adopter des modèles de fabrication iranienne pour intensifier ses attaques. De manière insolite, l’Ukraine a aussi recours à des kayaks télécommandés chargés d'explosifs, exploitant tous les moyens à sa disposition pour contrer l’avance de l'ennemi.

Les capacités de production de drones en Ukraine se sont considérablement améliorées depuis le début de la guerre, avec la mise au point de nouveaux modèles tels que le drone Peroun, qui devrait prochainement entrer en service. L’Ukraine, qui a dû faire face à des pénuries d’équipements militaires sophistiqués, a également reçu récemment ses premiers chasseurs F-16, une avancée jugée cruciale par les militaires ukrainiens pour renforcer leur armée. Toutefois, un incident lié à un de ces avions a rappelé les dangers permanents du conflit, avec un pilote tué lors d'une mission.

En parallèle de la guerre, des tensions se font également jour entre l'Ukraine et la Pologne, liées aux questions de transit des céréales. Polonais et d'autres pays de l'UE ont mis en place des restrictions sur l'importation de leurs produits agricoles face à une saturation du marché, arguant que les prix de ces céréales ukrainiennes étaient bien inférieurs à ceux cultivés localement. L'échange de mots entre les dirigeants ukrainiens et polonais ralentit désormais le soutien diplomatique, mettant en évidence une fragmentation des solidarités au sein de l'Europe.

Alors que le conflit se prolonge, la dynamique du soutien occidental à l'Ukraine semble s'essouffler, avec une diminution des aides financières. En effet, l'Institut Kiel a rapporté une baisse significative des engagements de soutien depuis le début de la guerre, tandis que les pays baltes continuent de se démarquer par leur générosité proportionnelle à leur PIB. Dans un contexte où les tensions diplomatiques et militaires s'accentuent, chaque geste de solidarité pourrait s'avérer déterminant pour le futur de l'Ukraine.