En Suède, la peur de l'escalade du conflit ukrainien atteint son sommet
2024-11-26
Auteur: Chloé
La menace russe en Suède
La Russie est de plus en plus perçue comme une menace immédiate en Suède, tant sur le plan géographique qu'en termes de sentiment collectif. Avec l'île de Gotland située à seulement 300 kilomètres de l'enclave russe de Kaliningrad, la population suédoise ressent une inquiétude croissante face à l'évolution du conflit en Ukraine, qui contraste avec l'absence de frissons en Europe de l'Ouest. Ces dernières semaines, l'île de Gotland s'est transformée en un véritable centre militaire où des soldats afflux presque quotidiennement.
Renforcement de la défense suédoise
Depuis l'annexion de la Crimée par Moscou en 2014, la Suède a pris des mesures significatives pour renforcer sa défense. En 2017, le service militaire obligatoire a été rétabli, mais de manière selective, et le budget militaire a doublé, les forces armées devant encore s'étendre d'ici 2030.
Préparation des citoyens
Une initiative inédite a été mise en place dernièrement : le 18 novembre dernier, tous les Suédois ont reçu une brochure de 32 pages leur fournissant des conseils pour se préparer à une éventuelle crise ou guerre. Les recommandations incluent la capacité à survivre de manière autonome pendant une semaine. Une habitante a même mentionné avoir immédiatement commencé à constituer des réserves de nourriture, d'eau et d'autres fournitures essentielles. "Nous savons tous que la guerre est plus proche que jamais", confie-t-elle.
Soutien gouvernemental
Bien que cette attitude puisse sembler extrême, elle est fortement encouragée par le gouvernement. Les Suédois plaisantent désormais sur la probabilité d'une attaque russe, reflétant une réalité préoccupante ancrée dans leur conscience collective. Cette brochure jaune, maintenant familière, a apporté une tangible immédiateté à la menace russe.
Intégration à l'OTAN
L'intégration de la Suède à l'OTAN, qui marque la fin de plus de deux siècles de non-alignement militaire, a été officialisée le 7 mars 2024, suite à l'escalade de tensions après le début de la guerre en Ukraine. Ce changement majeur dans la politique de défense suédoise illustre la perception croissante du danger d'isolement face à une Russie de plus en plus hostile. Une fois la candidature à l'OTAN déposée, les cyberattaques en provenance de la Russie ont connu une forte augmentation.
Guerre hybride et menaces persistantes
Les autorités suédoises évoquent une "guerre hybride" menée par Moscou, illustrée par des actes d'agression sur divers fronts, y compris des incidents récents en mer Baltique où des câbles de communication ont été coupés, suscitant des interrogations sur la nature de ces sabotages.
Héritage de la Guerre froide
La menace russe n'est pas récente ; durant la Guerre froide, la Suède a construit un vaste réseau de bunkers. Aujourd'hui, le pays possède environ 65 000 bunkers, capables d'abriter 7 millions de personnes sur les 10 millions d'habitants que compte la nation. En réponse à ces nouvelles menaces, le gouvernement a annoncé un investissement supplémentaire de 33 millions d'euros pour la modernisation et le renforcement de ses infrastructures de protection civile.