Nation

État de droit : "Incompréhensible de tenir de tels discours", s'interroge François Molins

2024-10-01

Auteur: Marie

François Molins, ancien procureur de Paris et procureur général honoraire près de la Cour de cassation, a exprimé son incompréhension face aux récentes déclarations du ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, qui a affirmé que l'État de droit n'était "pas intangible, ni sacré". Molins s'est prononcé sur cette question lors d'une interview accordée à France Bleu Loire Océan, alors qu'il animait un cours sur le terrorisme à l'Institut catholique de Vendée à La Roche-sur-Yon.

Il a souligné l'importance de l'État de droit en tant que fondement de la démocratie, affirmant qu'il sert à limiter les pouvoirs de l'État pour garantir l'exercice des libertés individuelles. Selon lui, les déclarations de Retailleau sont d'une inquiétante gravité, car, sans État de droit, la démocratie serait mise en péril.

"Il ne peut pas y avoir de démocratie sans un État de droit", a martelé Molins. Il a également rappelé les mots de Laurent Fabius, ancien président du Conseil constitutionnel, qui cautionne la distinction essentielle entre l'état du droit, qui peut évoluer, et l'État de droit, qui doit être préservé.

Molins a insisté sur le fait que l'État de droit repose également sur des valeurs universelles, notamment celles énoncées dans la Convention européenne des Droits de l'Homme. Ces principes garantissent la protection des libertés fondamentales des citoyens et font partie des textes fondateurs de notre société.

{Texte supplémentaire pour inciter à réfléchir:} Les récents débats autour de la sécurité nationale et des libertés publiques mettent en lumière la nécessité de préserver cet équilibre vital. Un pas en arrière vers des pratiques autoritaires pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour l'avenir démocratique de la France.