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États-Unis : Kamala Harris face à une « mauvaise surprise d’octobre » avec la grève des dockers

2024-10-03

Auteur: Emma

SPENCER PLATT / Getty Images via AFP

Une crise majeure pour l’administration Biden

États-Unis - Alors que la campagne présidentielle bat son plein, l’administration Biden fait face à une crise majeure : les dockers de la côte est des États-Unis ont déclenché une grève généralisée le 1er octobre. Un coup dur pour Joe Biden et Kamala Harris, sur fond de tensions sociales croissantes à un mois des élections.

Contexte de la grève

Cette grève s’inscrit dans le cadre d’échecs de négociations entre les dockers et leurs employeurs, concernant une augmentation de salaire jugée "méritée" de 77 % sur six ans. Harold Daggett, président de l’International Longshoremen’s Association (ILA), a souligné l’engagement des dockers durant la pandémie, affirmant : "Nos membres ont été sur les docks tous les jours, des vies ont été sacrifiées pendant que d’autres travaillaient de chez eux." En plus de la revalorisation des salaires, le syndicat demande également un gel des automatisations des ports.

Aucune avancée dans les négociations

Malgré des mois de pourparlers avec l’Alliance maritime des États-Unis (USMX), représentant 36 ports, aucune avancée satisfaisante n’a été réalisée. LUSMX a pourtant proposé une hausse salariale de près de 50 %, mais cela ne répond pas aux exigences des dockers, selon Daggett.

Une grève historique

Avec 45 000 dockers en grève, il s'agit de la première grève d'une telle ampleur sur la côte américaine depuis 1977. Une situation délicate pour l’administration démocrate, alors que l’économie sort à peine d’une inflation record, alimentant le mécontentement envers Joe Biden.

Biden, qui se positionne comme un président proche des travailleurs, a apporté son soutien aux dockers, affirmant qu'il est juste qu’ils bénéficient d’une augmentation significative en raison des risques encourus pendant la pandémie. Il a également exhorté l’USMX à présenter une offre équitable.

Impact potentiel sur l’économie

Bien que certains secteurs comme le transport d’hydrocarbures et les produits agricoles ne soient pas censés être trop touchés, des experts comme Mick Mulvaney, ancien chef de cabinet, mettent en garde sur les répercussions potentielles de cette grève sur l’économie, notamment à l’approche de Noël. Il prédit que le non-arrivage des marchandises pourrait entraîner un pic d’inflation, facteur redouté par l’administration à seulement quelques semaines d’une élection cruciale.

Cette grève pourrait devenir la fameuse « surprise d’octobre » souvent redoutée dans la politique américaine, un événement imprévu capable de bouleverser le cours d'une campagne électorale. Des analystes comme Loren Smith prévoient que les retards dans les livraisons pourraient effectivement déstabiliser l'ensemble de la chaîne d’approvisionnement, corroborant ainsi une perception d'instabilité économique, problématique pour Kamala Harris, particulièrement en matière de confiance des électeurs.

Mesures gouvernementales en cours

Face à cette situation, l'administration met en œuvre des stratégies pour éviter une escalade. Le secrétaire aux Transports, Pete Buttigieg, a indiqué qu’il restait en contact avec les parties impliquées, appelant à une reprise des négociations. Pendant ce temps, Daggett a averti que les dockers sont prêts à lutter aussi longtemps que nécessaire pour obtenir les revendications souhaitées.

Perspectives d’avenir

L’avenir semble incertain pour l’administration et tout porte à croire que, pour cause d’élections imminentes, cette grève est plus qu’un simple rassemblement. Elle pourrait bien changer le cours de la présidentielle et remettre en question le soutien public à Joe Biden et à Kamala Harris.