Une étude récente publiée dans la célèbre revue scientifique The Lancet révèle une situation alarmante : près de 75 % des adultes et plus d'un tiers des enfants aux États-Unis sont désormais en surpoids ou obèses. Le taux d'obésité a doublé depuis 1990 chez les adultes américains, et d'ici un peu plus de 20 ans, près de 260 millions de personnes pourraient souffrir de surpoids ou d'obésité, sur une population actuelle de 330 millions.

The Lancet n'hésite pas à qualifier cette situation d'"épidémie d'obésité" et met en lumière les complications de santé associées à un indice de masse corporelle (IMC) élevé, telles que le diabète, divers types de cancer, des problèmes cardiaques, respiratoires, ainsi que des troubles de la santé mentale. Les coûts de ces maladies ne sont pas non plus à négliger, estimés entre 261 et 481 milliards de dollars en 2016 pour les États-Unis.

Les États du sud du pays sont particulièrement touchés. L'Oklahoma, l'Alabama, l'Arkansas, le Mississippi, la Virginie-Occidentale, le Kentucky et le Texas figurent parmi les plus affectés. Au Texas, plus de la moitié des adolescents garçons âgés de 15 à 24 ans souffrent de surpoids ou d'obésité, tandis que dans le Mississippi, jusqu'à 80 % des femmes adultes peuvent être considérées comme obèses.

Pour endiguer ce fléau, les solutions semblent claires : la prévention est essentielle. Cela comprend la mise en place de repas scolaires plus sains, intégrant davantage de fruits et légumes, ainsi qu'une lutte vigoureuse contre la consommation de boissons sucrées, parmi les principaux coupables de l'obésité. Certaines villes, comme Philadelphie, Seattle et Oakland, ont déjà introduit des taxes sur ces boissons, entraînant une baisse significative de la consommation de calories.

Un autre axe de travail essentiel est l'aménagement des quartiers, en favorisant des environnements propices à la marche et au vélo plutôt qu'à l'usage de la voiture. Des initiatives communautaires et des infrastructures adaptées pourraient encourager les citoyens à adopter un mode de vie plus actif.

Face à cette crise de santé publique, il est impératif que les politiciens, y compris le prochain gouvernement, prennent des mesures significatives et durables pour combattre cette épidémie. Les changements dans les écoles, les politiques de santé publique et les aménagements urbains sont autant d'actions qui peuvent faire une différence. Mais seront-ils suffisamment audacieux pour relever ce défi croissant ?