Vous ressentez une panique à l’idée d’oublier votre téléphone ? Vérifiez-vous compulsivement vos notifications, même sans alerte ? Vous souffrez peut-être de nomophobie, une peur réelle liée à l’absence de smartphone. Voici ce qu’il faut savoir.

Aujourd'hui, le téléphone portable est devenu un véritable prolongement de notre main, un outil indispensable dans notre quotidien. Nous l'utilisons pour communiquer, travailler, nous divertir, nous informer et même nous orienter. Cependant, cette omniprésence peut avoir des conséquences préoccupantes : une dépendance qui ne dit pas son nom. Ce phénomène est désigné par le terme de nomophobie, qui vient de l'anglais "no mobile phone phobia", soit la peur de ne pas avoir son téléphone portable à portée de main.

Qui est concerné par la nomophobie ?

Les statistiques sont alarmantes. Selon une étude Ifop de 2022, 67 % des Français se disent inquiets à l'idée de ne pas avoir leur téléphone avec eux. Ce chiffre monte même à 93 % chez les 18-24 ans ! Une enquête récente (2023) a également révélé que 8 Français sur 10 regardent leur smartphone dans les dix minutes suivant leur réveil.

Les symptômes à surveiller

Si vous n’êtes pas sûr(e) d’être touché(e), voici quelques signes à considérer : - Un sentiment d'angoisse lorsque votre téléphone n'est pas à portée de main. - Des vérifications constantes de votre appareil, même sans notifications. - La peur de manquer un message, un appel ou une information importante (le célèbre FOMO, "Fear of Missing Out"). - Dormir avec votre téléphone ou le consulter au milieu de la nuit. - Préférer scroller sur les réseaux sociaux que discuter avec vos proches.

Le smartphone, la nouvelle drogue douce ?

Les smartphones sont conçus pour être addictifs. Les notifications, les likes ou les messages envoient un signal de satisfaction, libérant de la dopamine, l’hormone du plaisir. Ainsi, plus nous utilisons notre téléphone, plus nous en devenons dépendants.

La société encourage également cette dépendance : la rapidité des réponses aux messages et l'accessibilité permanente sont devenues des normes, tant dans le cadre personnel que professionnel. La peur de s’ennuyer pousse également à remplir les moments vides avec notre téléphone, rendant l’abstinence difficile.

Les risques pour la santé

Cette addiction peut avoir des répercussions sérieuses : - Des troubles du sommeil dus à l'utilisation tardive et à l'exposition à la lumière bleue. - Un stress et une anxiété accrus liés à l'état de vigilance constante. - Un isolement social croissant avec moins d'interactions dans la vie réelle. - Des problèmes physiques tels que des douleurs aux cervicales et une fatigue oculaire.

Comment réussir à décrocher ?

Pas besoin de jeter votre téléphone ! Voici quelques conseils pour alléger votre dépendance : - Fixez-vous des périodes sans téléphone : au réveil, avant de dormir, pendant les repas. - Désactivez les notifications inutiles pour réduire les interruptions. - Essayez des applications qui aident à gérer votre temps d’écran. - Créez des espaces dans votre maison sans smartphone. - Engagez-vous dans des activités hors écran : promenades, sport, lecture, jardinage.

Si la dépendance est trop forte, n’hésitez pas à consulter un professionnel. Certains psychologues spécialisés dans les addictions comportementales peuvent vous apporter un soutien essentiel. La nomophobie n’est pas une simple tendance passagère, c’est un véritable mal du siècle qui touche de plus en plus de personnes, souvent sans qu’elles en aient vraiment conscience.

À SAVOIR

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu que l'exposition prolongée aux écrans représente un risque pour la santé mentale, particulièrement chez les jeunes. Il est recommandé de limiter le temps d’écran à moins de 2 heures par jour pour les enfants et adolescents.