EXCLU : "La mort des communes serait synonyme de chaos national" : au Congrès des maires, les élus s'expriment avec détermination en recouvrant leurs écharpes de noir
2024-11-19
Auteur: Julie
Les élus locaux tentent d'alerter l'opinion publique alors que le budget propulsé par le gouvernement envisage une réduction drastique de cinq milliards d'euros des subventions. Lors du Congrès des maires, qui s'est ouvert mardi 19 novembre à Paris, une action symbolique a été orchestrée : ils ont échangé leurs écharpes tricolores pour des écharpes noires.
Ces maires, initialement arrivés avec leur emblématique bleu-blanc-rouge, se sont vu remettre une écharpe d’un noir profond, recouvrant les couleurs de la France. Une image qui frappe les esprits et qui vise à éveiller les consciences sur le déclin des services publics. David Lisnard, président de l’Association des maires de France, explique : "Les écharpes noires illustrent que la disparition des communes signifie la mort de l'État et celle de la nation elle-même." Cette déclaration est acclamée par les milliers de maires présents, témoignant d’un désespoir collectif.
Parmi eux, Sylviane Granchand, maire de Dordogne, dénonce la lente agonie des petites communes : "Ils nous assassinent à petit feu avec leurs baisses de dotations, et l’économie en crise nous met encore plus en difficulté. Cela nous conduit vers la disparition de nos territoires. Nous avons des moyens limités pour nous défendre.» Elle admet ne pas avoir encore calculé l’impact exact des coupes dans sa commune, tandis que le maire de Niort a déjà sommé ses services de faire le décompte : "Depuis 2014, j’ai perdu sept millions d'euros de recettes annuelles à cause des prélèvements sur les dotations. Le gouvernement veut encore aggraver cette situation. Ce n'est pas acceptable!"
"Nous ne pouvons plus endurer cela, nous sommes au bord de la rupture!" dénonce Jérôme Baloge, le maire de Niort, soulignant l'urgence de la situation.
Au milieu de cette effervescence, des idées controversées émergent, comme celle de Nicolas Langlois, maire communiste de Dieppe, qui envisage de privatiser les crèches publiques pour faire des économies. "1,2 million d'euros, c'est ce qu'il faut pour maintenir le fonctionnement de toutes nos crèches. Peut-être devrions-nous demander à M. Barnier s'il préfère les confier à une entreprise privée qui a déjà fait polémique dernièrement!"
Tous les élus unis demandent au gouvernement de revoir son projet et espèrent des réponses rapides. Le Premier ministre Michel Barnier est attendu au Congrès des maires ce jeudi, et tous s’accordent à dire qu’il "ne peut pas se présenter sans solutions concrètes." Le temps presse, et les maires sont déterminés à lutter pour la survie de leurs communes !