Une vingtaine de personnes ont été arrêtées lundi 24 mars lors de la quatrième vague d'interpellations liées à l'évasion meurtrière de Mohamed Amra, un narcotrafiquant notoire, survenue en mai 2024 au péage d'Incarville (Eure). Ces arrestations font suite à l'interpellation de Mohamed Amra lui-même, capturé en Roumanie fin février.

Parmi les interpellés, certains sont soupçonnés d'avoir fourni une aide logistique à Mohamed Amra pour sa fuite en voiture vers la Roumanie. D'autres auraient facilité sa dissimulation dans un appartement à Rouen, l'une des cachettes identifiées par les enquêteurs. Cette évasion a été marquée par un drame : deux agents de l'administration pénitentiaire ont été tués et trois autres blessés.

Le rappeur Koba LaD, âgé de 24 ans et déjà condamné pour des violences contre son ancien manager, a été interpellé dans le cadre de cette affaire. Actuellement incarcéré, il a été retrouvé par la police en prison pour être placé en garde à vue. Les enquêteurs suspectent Koba LaD d'avoir potentiellement apporté son soutien à Amra durant sa fuite. Son entourage, lié à la "Black Manjak Family", une organisation criminelle active en Normandie dans le trafic de stupéfiants, a également été ciblé dans le cadre de cette enquête.

Depuis la capture d'Amra, un total de 28 personnes ont été mises en examen. La police judiciaire déploie des moyens considérables pour cette enquête complexe, impliquant des centaines de lignes téléphoniques surveillées et des investigations techniques poussées sur un réseau de suspects réputés pour leur prudence.

L'affaire soulève aussi des questions sur les influences du milieu du rap en France et son implication dans le crime organisé, alors que de plus en plus de personnalités du secteur sont associées à des affaires judiciaires. Les conséquences de cette évasion meurtrière se font sentir non seulement dans le milieu criminel, mais aussi au sein de la société, où la nécessité de lutter contre le narcotrafic devient de plus en plus pressante.