« Explorer la Lune à l'ère du changement climatique : Un défi sans précédent ! »
2024-11-17
Auteur: Philippe
Dans un contexte de crises environnementales et politiques croissantes, la volonté de retourner sur la Lune semble surréaliste. Les nouvelles missions spatiales tout juste annoncées, telles que Chandrayaan-3 par l'Inde et Luna-26 par la Russie, ont captivé l'attention des médias, au même titre que les catastrophes climatiques et les conflits géopolitiques. Récemment, les avancées américaines avec Peregrine et chinoises avec Chang’e-6 ont été reléguées à l'arrière-plan des nouvelles tragiques comme la guerre en Ukraine et le conflit israélo-palestinien.
Les missions Artemis II et III prévoient un retour humain sur la Lune, mais la question reste : dans un monde qui atteint les +4 °C de température, quel est l’impact de ces ambitions lunaires sur notre planète en danger ? L'intérêt du public pour l'exploration spatiale se heurte légitimement aux réalités d'un environnement en crise.
Heureusement, certaines agences spatiales, comme l'Agence Spatiale Européenne (ESA) et le Centre National d'Études Spatiales (CNES), commencent à prendre conscience de cette légitimité. Elles travaillent activement sur la réduction de l'empreinte écologique de l'exploration spatiale. Cela inclut la prise en compte de la pollution générée, non seulement sur Terre mais aussi dans l'atmosphère et l'espace.
Il est essentiel d’examiner l'impact environnemental sous deux angles complémentaires. Premièrement, l'ingénierie doit se concentrer sur la quantification de la pollution et l'amélioration des systèmes, passant par des carburants moins polluants et une meilleure gestion des déchets spatiaux.
Deuxièmement, il est crucial d'impliquer les citoyens et les politiques dans la discussion sur l'utilisation de l'espace, notamment concernant la congestion orbitale causée par les mega-constellations de satellites qui menacent de saturer notre ciel. Le phénomène du new space, symbolisé par l’émergence de nombreuses start-up dans l'industrie spatiale, doit nous inciter à repenser nos politiques spatiales.
En définitive, alors que nous visons à explorer la Lune, il est impératif de considérer l’impact de ces aventures spatiales sur notre planète. L'union de la science et du développement durable pourrait bien dessiner une nouvelle ère pour l'exploration spatiale, mais cela nécessitera une collaboration sans précédent entre gouvernements, entreprises et citoyens engagés dans cette mission conjointe.