C'est un véritable cataclysme qui secoue Sarlat. Les employés de Rougié, une marque emblématique du foie gras, ont été convoqués ce matin à un CSE extraordinaire. Le groupe Euralis, leader mondial du foie gras et propriétaire des ateliers Rougié, a annoncé la fermeture définitive de son site de Sarlat, qui emploie 73 personnes. Cette annonce a été faite par le directeur général d'Euralis lors d'une réunion à Pau le 20 novembre.

L'histoire de Rougié à Sarlat est marquée par un savoir-faire transmis de génération en génération. Les salariées et salariés de ce site emblématique regardent désormais vers un avenir incertain. Une réunion visant à informer le personnel des conséquences de cette fermeture est prévue dans la journée. Euralis tente de rassurer en mentionnant qu'il n'y aura pas de suppressions de postes sur les autres sites, bien que des propositions de reclassement puissent être faites loin de Sarlat.

Bruno Traverse, directeur général d'Euralis, souligne la fragilité du secteur due à plusieurs années de crise, en mentionnant des événements tels que l'épidémie de grippe aviaire et la pandémie de COVID-19 qui ont lourdement impacté l'activité. Le site de Sarlat ne procédait qu'à des transformations et n’effectuait pas d’abattage, ce qui a lourdement contribué à des pertes accumulées estimées à près de 30 millions d'euros au cours des cinq dernières années.

Les conséquences de cette fermeture sont dramatiques pour la communauté locale, dépendante de cette entreprise historique. Les installations restantes d'Euralis se trouvent en Vendée, aux Herbiers, et à Maubourguet, dans les Hautes-Pyrénées. Pour l'heure, aucune décision n’a été prise concernant les reclassements, mais des négociations seront entamées rapidement avec les syndicats pour envisager des solutions.

Sébastien Peytavie, député de Périgord Noir, exprime son indignation après avoir appris la nouvelle. Il confie avoir été contacté il y a quelques semaines par des employés inquiets, et il avait alors reçu des assurances de la direction concernant la pérennité du site. "Je suis furieux", a-t-il déclaré. L'élu remet également en question les promesses formulées en 2018 pour transformer ce site en pôle d'excellence : "La situation actuelle soulève de nombreuses interrogations sur la gestion de l'entreprise."

Il est intéressant de noter que Sarlat avait déjà subi une première vague de licenciements en 2018, perdant 79 emplois à l'époque, lorsque les effectifs sont passés de 152 à 73 personnes. Euralis avait alors annoncé un investissement de deux millions d'euros pour faire de ce site une référence en matière de foie gras haut de gamme. Malheureusement, ces projets n'ont pas permis d'atteindre les objectifs de production escomptés.

La fermeture de ce site emblématique soulève non seulement des préoccupations pour les employés, mais aussi pour l'industrie du foie gras en général, déjà éprouvée. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer les chemins que prendront les employés et l'avenir de Rougié face à cette crise sans précédent.