La carte des risques allergiques, qui indiquait les niveaux de pollens en France, ne sera bientôt plus qu'un souvenir. Le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) a récemment annoncé que son dernier bulletin était diffusé le 21 mars, marquant ainsi la fin d'une ère de 30 ans d'informations cruciales pour des millions de Français souffrant d'allergies.

La carte, qui arbore des départements en vert, jaune et rouge, était un outil indispensable pour les allergiques, leur permettant de prendre les bonnes décisions face aux grains de pollen, souvent invisibles à l'œil nu. En effet, elle offrait des indications précieuses pour commencer un traitement ou adapter leur comportement lorsque les niveaux de pollens augmentaient, surtout lors des premières floraisons.

Les chiffres sont alarmants : selon les associations médicales, près de 30% de la population française est touchée par des allergies respiratoires, un chiffre qui ne cesse d'augmenter. La fermeture du RNSA a été précipitée par un appel à l'aide resté sans réponse concernant son financement. Ce manque de soutien va nuire non seulement aux patients, mais aussi aux professionnels de santé qui s'appuient sur ces données pour conseiller leurs patients sur la gestion de leur allergie, notamment en période de forte pollinisation.

Face à cette situation préoccupante, des experts appellent à la création d'un nouveau réseau de surveillance des pollens, financé par des partenariats public-privé, afin de garantir que les malades ne restent pas dans le flou. La situation est d'autant plus pressante que les changements climatiques exacerbent les allergies en prolongeant les saisons polliniques. Il est donc impératif que les pouvoirs publics prennent conscience de l'urgence de la situation et agissent rapidement pour protéger cette population vulnérable, car sans informations adéquates, les conséquences pourraient être désastreuses pour la santé publique.