Fin de l'ère pour la presse en Polynésie française : Un coup dur attendu en 2025 !
2024-11-30
Auteur: Marie
À partir du 1er janvier 2025, les passionnés de lecture en Polynésie française devront malheureusement faire une croix sur la presse nationale et internationale dans les kiosques. Hachette Pacifique, le distributeur exclusif de la région, a annoncé cette nouvelle bouleversante aux buralistes via une simple note, confirmant l'arrêt de la livraison de ces titres.
Bien que l'entreprise ait choisi de garder le silence face aux questions de l'Agence France-Presse (AFP), elle a sollicité une aide financière du Haut-Commissariat de France en Polynésie, évoquant un service « largement déficitaire ». Cela illustre une problématique croissante : le modèle économique de la distribution de presse dans cette immense région du Pacifique, comparable à la superficie de l'Union européenne, est en danger.
Cette crise de distribution n'est pas nouvelle. Dès 2020, en plein cœur de la pandémie de Covid-19, les quotidiens avaient déjà interrompu leurs livraisons. En octobre 2024, la distribution par avion des hebdomadaires et mensuels avait aussi été stoppée, ces derniers continuant d'arriver par bateau, avec de sérieux retards pouvant atteindre plus d'un mois.
Sur le plan gouvernemental, la réaction est à peine audible. Le gouvernement local semble inactif face à cette raréfaction de l'offre. Interrogé par l'AFP, il a simplement déclaré que la collectivité « n’a pas à se substituer aux acteurs privés ». Ainsi, au lieu des quelque 600 titres actuellement disponibles dans les tabacs-presse tahitiens, seuls quelques magazines locaux et le quotidien unique, Tahiti Infos, resteront en vente.
Un dernier espoir : l'imprimeur local ?
« C'est un véritable choc émotionnel de voir disparaître tant de diversité », confie Monique Tautia, une employée d'une maison de presse au Pirae, sur l'île de Tahiti. À 62 ans, elle a consacré sa vie à organiser des magazines sans jamais les lire. Avec nostalgia, elle se remémore l’évolution de l’industrie : « Les magazines d'histoire, par exemple, étaient quasi inexistants il y a quarante ans. »
Eric Matton, directeur de la distribution chez France Messagerie, qui envoie 700 000 journaux et magazines chaque jour en France et dans les territoires d'outre-mer, a exprimé à l'AFP son intention d'explorer une distribution alternative via la Nouvelle-Calédonie, mais ce projet est incertain à la lumière des récentes émeutes sur l'île.
Laurent Martinez, le patron de Monique, s'inquiète de l'avenir de son entreprise familiale. « La presse représente 20 % de mon chiffre d'affaires, mais c'est également un attrait pour nos clients réguliers. Ils viennent acheter un magazine et en profitent pour acheter d'autres produits », explique-t-il.
Sa boutique a commencé à diversifier son offre, incluant papeterie, jeux de hasard, tabac, reprographie, et même des glaces. Tout en gardant une lueur d'espoir pour une impression locale des titres nationaux, le spectre de l'abandon de la presse pèse lourd sur l'avenir du secteur dans cette belle région.
Avec ces changements majeurs en vue, les lecteurs et les professionnels de la presse en Polynésie française doivent se préparer à un nouveau paysage médiatique. Qu'adviendra-t-il de l'information dans ce coin du Pacifique ? L’avenir semble incertain, mais une chose est sûre : la passion pour la presse ne doit pas disparaître !