Dans un contexte déjà tendu au Moyen-Orient, la FIFA a décidé de ne pas suspendre la fédération israélienne de football, malgré un rapport accablant de la Fédération palestinienne de football (PFA) qui affirme qu'au moins 92 footballeurs ont été tués à Gaza. Ce rapport, présenté en mars dernier, a poussé son président, Jibril Rajoub, à appeler la FIFA à se "tenir du bon côté de l'histoire". Au lieu d'une suspension, le Conseil de la FIFA, lors de sa réunion du 3 octobre, a opté pour l'ouverture de deux enquêtes qui pourraient potentiellement influencer son jugement à l'avenir.

La première enquête se concentre sur des accusations de "discrimination" émises par la PFA, tandis que la seconde enquête vise à examiner la participation d'équipes israéliennes à des championnats en Cisjordanie, où ces clubs seraient en réalité basés sur des territoires palestiniens occupés. Des experts ont indiqué qu'un nombre significatif de clubs de football continuent d'évoluer dans ces colonies israéliennes illégales. Ces clubs, qui ont souvent été accusés de racisme envers les joueurs palestiniens, sont intégrés à la Fédération israélienne de football (IFA).

Gianni Infantino, président de la FIFA, a déclaré dans un communiqué : "Le Conseil de la FIFA a fait preuve de diligence sur cette question sensible. Après une évaluation approfondie, nous avons écouté les recommandations d'experts indépendants." Il a également souligné la nécessité d'un climat de paix, surtout dans une région marquée par des tensions persistantes.

La sélection israélienne de football se prépare à affronter l'équipe de France le 10 octobre lors d'un match de la Ligue des nations, qui aura lieu à Budapest, en Hongrie, suivi d'une autre rencontre au Stade de France le 14 novembre. Cette situation rappelle les récentes sanctions de la FIFA et de l'UEFA qui ont suspendu toutes les équipes russes de leurs compétitions en signe de solidarité avec l'Ukraine.

L'issue de ces enquêtes pourrait avoir des ramifications importantes non seulement pour le football en Israël et en Palestine, mais également pour la manière dont le sport interagit avec des questions de droits humains et de conflits géopolitiques. La FIFA se retrouve ainsi à la croisée des chemins, devant prendre des décisions qui pourraient influencer durablement le paysage du football international.