
France-Algérie : La méthode du « rapport de force » remise en question après des mois de tensions
2025-04-06
Auteur: Philippe
Après une crise diplomatique sans précédent de huit mois entre la France et l'Algérie, le ministre des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, se rend à Alger ce dimanche 6 avril. Cette visite éclair marque une tentative de rétablir le dialogue avec son homologue algérien, et pourrait également inclure une rencontre avec le président Abdelmadjid Tebboune. Un voyage qui est perçu comme une légère victoire politique après des mois de tensions palpables au sein du gouvernement français concernant la bonne attitude à adopter envers l'Algérie.
La brouille diplomatique a été déclenchée en juillet 2024, suite à un revirement de la France en faveur du Maroc concernant le Sahara occidental. Ce malentendu a été exacerbé à l'automne avec l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné le 27 mars à cinq ans de prison pour avoir tenu des propos jugés attentatoires à l'intégrité du territoire algérien.
De plus, en janvier, les relations se sont encore dégradées avec l'expulsion par Alger de l'influenceur algérien Doualemn. Ce dernier avait été condamné à cinq mois de prison avec sursis par la justice française pour avoir publié une vidéo sur TikTok où il appelait à « donner une sévère correction » à un opposant au régime algérien, ce qui a provoqué une onde de choc diplomatique.
Les répercussions de cette crise sont importantes. Des représentants politiques français, comme le député Laurent Wauquiez (Les Républicains, LR), ont dénoncé une « humiliations pour la France » et souligné l'échec du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui est également en lice pour la présidence de son parti à la mi-mai. Ce contexte de rivalité interne pourrait compliquer davantage les relations déjà tendues entre Paris et Alger.
L'issue de cette visite de Jean-Noël Barrot pourrait déterminer l'avenir des relations franco-algériennes, un partenariat que beaucoup considèrent comme crucial, non seulement pour la coopération économique, mais aussi pour aborder des questions de sécurité régionale et migratoire. Reste à voir si ce sommet permettra de tourner la page ou si, au contraire, il creusera encore plus le fossé entre les deux nations.