Fuir ou rester ? Le dilemme des médias face à X (anciennement Twitter)
2024-11-25
Auteur: Marie
À l'heure où les réseaux sociaux occupent une place centrale dans l'information, la question de savoir si les médias doivent rester sur X, la plateforme anciennement connue sous le nom de Twitter, taraude les rédactions. Cette interrogation, qui aurait pu sembler anodine il y a quelques années, est devenue urgente depuis l'élection de Donald Trump, le 5 novembre, et le rachat controversé de la plateforme par Elon Musk, milliardaire et dirigeant de SpaceX et Tesla.
Ces derniers mois, Musk a pris un rôle actif dans la campagne présidentielle américaine, se transformant en une voix influente et souvent polémique sur sa propre plateforme. Son implication a suscité des craintes parmi certains médias, notamment suite à sa nomination par Trump à la tête d'un nouveau département gouvernemental, ce qui a été perçu comme un conflit d'intérêt flagrant par plusieurs rédactions.
Le Guardian, reconnu pour ses 10,8 millions d'abonnés sur X, a été l'un des premiers à annuler ses publications sur le réseau, qualifiant la plateforme de « toxique » et signalant l'influence de Musk sur le discours politique. D'autres publications, comme le Dagens Nyheter de Suède et La Vanguardia d'Espagne, ont également suspendu leurs comptes, suivis par plusieurs groupes de presse régionaux français comme Ouest-France et Sud Ouest. Bien qu'ils aient arrêté leurs publications, leurs journalistes sont encouragés à utiliser X pour la veille médiatique.
François-Xavier Lefranc, président de Ouest-France, justifie cette décision par l'absence de modération sur le réseau : « C'est devenu une zone de non-droit ». Nicolas Sterckx, directeur général de Sud Ouest, abonde dans son sens, déclarant qu'il était devenu difficile de se faire entendre dans un océan de désinformation. De plus, la décision de quitter X a été facilitée par le fait que seulement 0,1 % du trafic du journal Sud Ouest provenait de cette plateforme.
D'un autre côté, le jeune média écologiste, Vert, a décidé de se retirer avec 18 000 abonnés, soulignant son engagement éthique, même si sa portée reste faible comparée à ses 200 000 abonnés sur Instagram et ses 90 000 lecteurs de newsletter.
Néanmoins, toutes les voix ne s'accordent pas sur ce sujet. Certaines directions de médias se rappellent que des décisions similaires prises par d'autres n’ont pas eu l’effet escompté, tandis que des journalistes continuent à utiliser X pour partager des contenus et interagir avec leur public. Le débat fait rage au sein des rédactions, et sans un consensus clair, il semble que l'issue de cette situation reste encore incertaine. Que décideront finalement ces médias en quête de crédibilité et de sérénité dans le paysage numérique tumultueux d'aujourd'hui ?