Le compte officiel sur le réseau social X du président ghanéen, John Dramani Mahama, a été compromis pendant quarante-huit heures, utilisé par des cybercriminels pour promouvoir un projet frauduleux de cryptomonnaie. Selon le porte-parole de la présidence, Félix Kwakye Ofosu, ce piratage a été détecté pour la première fois dimanche, lorsque le compte a commencé à publier des messages soutenant « Solana Africa », une escroquerie prétendant être « dirigée par le président ghanéen pour rendre les paiements gratuits à travers l’Afrique en utilisant la blockchain Solana. »

Félix Kwakye Ofosu a précisé : « Le compte X du président a été compromis et nous avons pris des mesures pour en reprendre le contrôle. Il a maintenant été entièrement restauré et nous recommandons au public d'ignorer tout message suspect lié à la cryptomonnaie provenant de ce compte. » Les messages trompeurs invitaient les supporters de Mahama à investir dans « Solana Africa ».

La cryptomonnaie Solana, lancée en 2020, connaît une forte croissance et est souvent prisée pour ses frais transactionnels moins élevés que ceux de Bitcoin et Ethereum. Cependant, ce cas de piratage soulève des préoccupations croissantes concernant la sécurité des personnalités publiques sur les réseaux sociaux, notamment en Afrique, où les arnaques liées aux cryptomonnaies sont en forte augmentation. Les cybercriminels détournent fréquemment des comptes vérifiés pour promouvoir de fausses opportunités d’investissement.

Les experts en cybersécurité appellent les personnalités publiques à renforcer leurs mesures de sécurité. Abubakar Issaka, du Centre pour la cybersécurité, souligne que l'authentification à deux facteurs ne suffit plus. Il est crucial de surveiller les activités de connexion, de limiter l’accès à des applications tierces et d'avoir une équipe de surveillance active 24 heures sur 24.

En outre, les efforts de sensibilisation doivent s'intensifier pour aider les utilisateurs à reconnaître les signes d'une arnaque. Par exemple, la page Facebook de « Solana Africa » affiche un numéro de téléphone provenant du Nigeria, un pays souvent associé à des escroqueries en ligne. Les gouvernements africains doivent aussi travailler ensemble pour développer une réglementation plus efficace sur les cryptomonnaies, afin de protéger les citoyens contre de telles arnaques.