Michel Barnier a récemment reçu Didier Migaud et Bruno Retailleau à Matignon, marquant un moment clé dans la formation de son gouvernement. À peine nommés, Retailleau et Migaud se sont engagés dans un échange houleux via les médias, ce qui illustre les tensions internes au gouvernement. Michel Barnier a tenté de calmer les esprits en affirmant : « C’est normal qu’il y ait des débats et des visions qui s’affrontent, mais c’est moi qui tranche à la fin. »

Bruno Retailleau, nommé ministre de l'Intérieur, a exprimé sa ferme volonté de rétablir l'ordre et de durcir la politique sur l'immigration et la justice pénale. Ses déclarations, notamment sur TF1, où il a plaidé pour un changement radical de la politique pénale, n'ont pas manqué de provoquer des réactions au sein même de son camp.

Didier Migaud, le seul membre de gauche du gouvernement, a réagi vigoureusement en rappelant l'importance de l'indépendance de la justice en France, face aux propos de Retailleau qui évoquait une justice jugée insuffisante.

Le débat est renforcé par la dynamique politique actuelle, avec la gauche envisageant de censurer le gouvernement suite à la déclaration de politique générale programmée pour le 1er octobre. Pendant ce temps, le Rassemblement national (RN) continue d'avancer ses idées, comme la baisse de la TVA sur l’énergie et un budget accru pour l'expulsion des étrangers illégaux, profitant du contexte pour injecter leur idéologie.

Marine Le Pen a exprimé des réserves sur la réaction du gouvernement, en soulignant la nécessité d'une cohérence budgétaire avant l’arrivée des dernières mesures fiscales. La question de la sécurité dans les établissements scolaires est également revenue sur le devant de la scène, tandis que la ministre de l'Éducation, Anne Genetet, a annoncé une réunion pour traiter la sécurisation des établissements après des incidents récents.

Eric Ciotti a pris position sur BFM-TV en se déclarant peu optimiste quant à l'avenir du gouvernement, soulignant que malgré les discours de Retailleau qui semblent s'aligner sur ceux du RN, il ne voit aucun avenir pour cette coalition.

Enfin, le député Jean-Philippe Tanguy du RN a salué les initiatives de Retailleau, mais a aussi exprimé des réserves sur sa sincérité, faisant allusion à une histoire politique où Retailleau aurait pu trahir ses précédents engagements.

Dans un climat politique déjà tendu, tous les yeux sont rivés sur la déclaration de Michel Barnier prévue pour le 1er octobre et sur la suite de son programme qui pourrait définir le cap de ce gouvernement controversé.