Nation

Gouvernement Barnier : un déjeuner tendu entre Retailleau et Migaud

2024-09-30

Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, et Didier Migaud, garde des Sceaux, se sont rencontrés autour d'un déjeuner ce lundi à la place Vendôme. Bien que ce moment ait été qualifié de 'très bon échange' par l'entourage de Retailleau, il n'a pas manqué de révéler des divergences notables entre les deux hommes, notamment sur des sujets cruciaux tels que la justice et l'État de droit.

Selon des sources proches des ministres, ils ont discuté de sujets d'actualité, y compris des préoccupations liées à la non-application des peines et à la situation des prisons en France. Le climat semblait sérieux, Premier ministre en tête, en raison des enjeux critiques du moment. "Ces réunions se poursuivront régulièrement avec leurs directeurs de cabinet pour maintenir un dialogue ouvert," a précisé l'entourage de Migaud.

Les tensions entre les deux ministres se sont accentuées ces dernières semaines. Le 24 septembre, lors d’une visite à La Courneuve, Retailleau a accusé le système judiciaire d'encourager un 'droit à l’inexécution des peines', sollicitant une révision urgente de la politique pénale pour faire régner l'ordre. Migaud, de son côté, n’a pas tardé à répondre en affirmant qu’un tel laxisme n’existait pas dans le système judiciaire français et qu'il était important de respecter l'intégrité du modèle flagrant de justice.

Un autre point de friction concerne la perception de l'État de droit. Dans une interview accordée au Journal du dimanche le 29 septembre, Retailleau a exprimé son opinion que 'l'État de droit n'est ni intangible ni sacré', provoquant des remous au sein de l'opposition, du côté de la gauche, mais également dans une partie de la majorité présidentielle. Ces commentaires insinuent une remise en question des fondements mêmes de la démocratie et de la justice, des points qui continuent de susciter un débat public enflammé.

Cela reste à voir comment ces tensions influenceront les futures décisions politiques et la dynamique au sein du gouvernement Barnier, alors que le pays traverse des périodes de défis sécuritaires et judiciaires sans précédent.