L’écrivain emblématique Alexandre Jardin, au cours des dernières semaines, a intensifié ses rencontres avec les associations d’usagers de la route, générant une pression populaire croissante dans son combat contre les zones à faibles émissions (ZFE). Il dépeint ces zones comme une "ségrégation sociale", arguant qu'elles excluent les citoyens les plus modestes, incapables d'acheter un véhicule non-polluant, des grandes villes. S’ajoutant à cette contestation, le maire de Saint-Brès, Laurent Jaoul, cherche à mobiliser d’autres élus, en particulier d'autres maires, pour faire entendre leur voix.

Mercredi, dans une interview accordée à Midi Libre, le duo a dévoilé une nouvelle étape significative de leur lutte. "Des manifestations d’ampleur sont prévues le dimanche 6 avril dans plusieurs grandes villes de France, dont Montpellier", a annoncé Laurent Jaoul. Alexandre Jardin a précisé que l’objectif n’était pas de paralyser les villes ni de déranger les automobilistes, expliquant le choix stratégique d'une manifestation dominicale. "Partout où des ZFE ont été instaurées, les manifestations se tiendront autour des mairies ou des hôtels de métropole", a-t-il ajouté.

Une implication des motards

Particularité notable, Alexandre Jardin - qui s’apprête à sortir un livre sur le sujet le 27 mars - et Laurent Jaoul ont réussi à rallier les associations de motards à leur cause. Ces derniers, experts en matière de manifestations, ont fait preuve de leur savoir-faire lors de leur récente opposition à l’obligation du contrôle technique pour les deux-roues. "Les motards prendront les devants et tout citoyen désireux de faire entendre son désaccord est invité à marcher derrière eux. À Montpellier, le rassemblement est fixé à 14 h devant l’Hôtel de Métropole, dans le quartier Antigone", précise Laurent Jaoul.

De plus, il sera signataire d’une tribune dans un quotidien national, réunissant de nombreux maires de France, dont David Lisnard, président de l’association des maires de France, le vendredi 28 mars prochain. Tous ces soutiens visent à faire pression sur les parlementaires, qui dans les mois à venir, seront appelés à se prononcer sur la possible abrogation des ZFE, instaurées en 2019 pour lutter contre la pollution de l’air dans les grandes villes (plus de 150 000 habitants).

Face à l'inquiétude croissante sur l'accessibilité des transports propres et les inégalités sociales, ce mouvement pourrait également encadrer une réflexion plus large sur la mobilité urbaine. Les voix des élus et des citoyens pourraient ainsi redéfinir les politiques environnementales à l’avenir.