Nation

Guerre au Proche-Orient : quels sont les équipements militaires livrés par la France à Israël ?

2024-10-09

Auteur: Jean

Le débat autour des livraisons d'armes françaises à Israël s'intensifie de plus en plus, avec des voix qui s'élèvent tant en France qu'à l'international. L'ancien ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, a récemment exprimé son inquiétude, déclarant qu'il ne faudrait pas livrer des armes qui ne visent pas à assurer la sécurité d'Israël mais qui apportent la mort à Gaza et au Liban. Ses propos font écho à la demande du président Emmanuel Macron, qui a appelé à cesser les livraisons d'armements alimentant le conflit à Gaza.

Cette déclaration a provoqué l'ire de Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, qui a réagi vigoureusement en disant que Macron devrait avoir honte d'appeler à un embargo sur les armes destinées à Israël.

Malgré ces déclarations, le ministre délégué auprès du ministre des Armées, Jean-Louis Thiériot, a affirmé que la France ne livre pas directement d'armes à Israël, mais cela n'empêche pas certaines entreprises de fournir des équipements militaires. Les détails de ces exportations restent opaques, ce qui soulève des questions sur la transparence des transactions. Selon un rapport remis au Parlement, entre 2013 et 2022, la France aurait exporté pour près de 190 millions d'euros d'équipements militaires vers Israël, soit environ 20 millions par an.

Les données sur les licences de vente montrent qu'en 2022, il y a eu 69 demandes de licence pour un montant total de 358 millions d'euros, principalement pour des systèmes d'armement et d'optique. Cependant, comme le souligne Stéphane Audrand, expert en contrôle de commerce des armes, la France reste un fournisseur mineur, le plus souvent de composants pour systèmes d'armement plutôt que des systèmes complets, en raison de l’embargo décrété par Charles de Gaulle en 1967.

Récemment, il a été révélé que la France avait livré des composants pour des mitrailleuses à une société israélienne, des informations qui soulèvent encore plus de préoccupations sur l'usage final de ces équipements. De plus, des parlementaires de gauche ont demandé l'arrêt des ventes d'armes à Israël, tandis que le ministre des Armées a dénoncé une « instrumentalisation indécente » de ces accusations.

Au niveau international, bien que la position de la France semble se clarifier, les États-Unis demeurent un acteur clé dans l'équation, fournissant d'importantes quantités d'armement à Israël. Les discussions autour de la coordination des contrôles d'armement en Europe seront cruciales dans les mois à venir, surtout en réponse aux évolutions du conflit au Proche-Orient et aux pressions croissantes sur la France et ses partenaires européens.

La situation est donc complexe et nécessite un suivi attentif, tant des décisions diplomatiques que des implications sur le terrain dans un contexte où le conflit est loin d'être résolu.