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Guerre en Ukraine : Kiev intensifie ses frappes avec des missiles à longue portée contre la Russie

2024-11-25

Auteur: Philippe

Depuis plusieurs mois, la guerre en Ukraine se transforme en un conflit aérien sans précédent, principalement dirigé par l'utilisation massive de drones par les deux parties. Un rapport d'un think tank britannique, publié en mai 2023, révèle que l'Ukraine perd environ 10 000 drones par mois au combat, ce qui équivaut à plus de 300 pertes quotidiennes. Pour mettre cela en perspective, l'armée française ne dispose que de 3 000 drones dans ses rangs.

Les forces ukrainiennes et russes recourent largement à des UAV (véhicules aériens non pilotés) provenant du marché civil. Ces drones, peu coûteux et largement disponibles, sont utilisés pour la reconnaissance et l'orientation des troupes ou des frappes d'artillerie. Certains sont modifiés pour transporter de petites charges explosives, qui sont ensuite larguées sur des positions ennemies.

Les drones kamikazes jouent également un rôle crucial dans ce conflit. Armés d'explosifs, ils sont lâchés au-dessus du front sans objectif prédéfini. Tandis que Moscou utilise des drones russes comme le Lancet-3 et des drones Shahed-136 d'origine iranienne, l'Ukraine déploie des engins maritimes sans pilote, y compris des kayaks télécommandés chargés de 450 kilos d'explosifs.

Les deux camps se sont adaptés à cette nouvelle réalité en utilisant non seulement des drones civils achetés à grande échelle, mais aussi en développant des capacités de production locales. L'industrie ukrainienne, bien que naissante au début du conflit dans le Donbass, a considérablement progressé. En août, le ministre numérique ukrainien a annoncé le développement d'un drone nommé Peroun, inspiré du dieu slave de l'orage, une version améliorée du drone Lancet.

Face aux sanctions occidentales qui entravent son approvisionnement en composants électroniques, la Russie est confrontée à des difficultés croissantes. Cependant, des sources américaines affirment que Moscou a commencé à établir une usine à Alabouga pour fabriquer des drones kamikazes de conception iranienne.

Concernant les capacités militaires russes, il est compliqué de déterminer l'état précis de leurs stocks de missiles. Selon Andri Ioussov, porte-parole du renseignement militaire ukrainien, la Russie disposait de 2 300 missiles balistiques ou de croisière avant la guerre, avec encore 900 au début de l'année. Les S-300 et S-400, des systèmes de défense anti-aérienne, s'ajoutent à ces chiffres, avec des portées allant jusqu'à 500 kilomètres.

La production des missiles russes augmenterait à environ 100 par mois, selon des experts. Par ailleurs, la Russie aurait également acquis des missiles en provenance d'Iran et de Corée du Nord pour renforcer ses capacités. Des informations indiquent que Moscou a reçu 400 missiles iraniens de la famille Fateh-110, tandis que des lancements nord-coréens ont été rapportés dans le conflit.

Le conflit a également vu l'arrivée tant attendue des F-16 américains en Ukraine, un tournant stratégique pour Kiev. Des promesses ont été faites pour livrer 95 chasseurs d'ici 2028, mais les pertes ont déjà été ressenties avec un crash récent.

Cependant, le soutien international à l'Ukraine semble s'affaiblir. La période de soutien de l'Occident de l'été 2023 à début 2024 montre une baisse notoire des engagements financiers. Les inquiétudes autour de cette tendance proviennent également des blocages politiques, notamment ceux au sein du Sénat américain et de l'Union européenne, entravant l'approbation des aides nécessaires.

La France, avec seulement 0,07 % de son PIB engagé dans l'aide, se classe parmi les moins généreux des donateurs, une situation préoccupante au vu des tensions croissantes entre l'Ukraine et ses voisins, notamment la Pologne. Les disputes concernant l'importation de céréales ukrainiennes illustrent la complexité des relations bilatérales, où les agriculteurs polonais se battent pour protéger leurs revenus.