Moscou a récemment dépêché une délégation unique en son genre en Arabie Saoudite, consistant en un duo inattendu pour discuter de la crise ukrainienne avec les émissaires de Donald Trump. Ce choix surprenant met en lumière la stratégie élaborée de Vladimir Poutine dans ce marathon diplomatique qui se déroule dans un contexte de tensions géopolitiques accentuées.

Les deux émissaires sont Grigori Karassine, 75 ans, sénateur et ancien vice-ministre des Affaires étrangères, connu pour son expérience en tant qu’ambassadeur à Londres, et Sergueï Besseda, 70 ans, ancien haut responsable du Service fédéral de sécurité (FSB). Bien que Besseda ait connu un certain déclin dans sa carrière, il demeure considéré comme un acteur clé au sein des cercles du pouvoir russe.

Karassine, bien qu'il soit un diplomate, n'a pas le poids politique de Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères qui avait ouvert les premières discussions avec les États-Unis à Riyad le 18 mars dernier. Karassine est là pour apporter une expertise « technique » dans les pourparlers, visant à établir un dialogue pragmatique au cœur des préoccupations géopolitiques.

Cette rencontre à Riyad pourrait également être interprétée comme une manœuvre de Moscou pour renforcer sa position face à l'Occident tout en cherchant à dévoiler des divergences internes, notamment la volonté renforcée des États-Unis de s'impliquer dans le conflit ukrainien. Les choix stratégiques de Poutine visent à faire passer un message clair : la Russie est prête à dialoguer, mais à ses propres conditions.

Dans un contexte de tensions croissantes, chaque geste diplomatique est scruté. Les experts s’interrogent sur les motivations réelles derrière ces pourparlers, alors que des voisins de la Russie, comme la Finlande, ont récemment décidé de renforcer leur coopération militaire avec l’Otan, rendant la situation encore plus volatile.