Monde

Guidon Saar à la conseillère juridique du gouvernement : "Je regrette de vous avoir nommée"

2025-03-19

Auteur: Emma

Le conseil des ministres, réuni hier soir (mardi), a été le théâtre d'un vif débat. Les ministres ont voté en faveur du retour d'Itamar Ben Gvir au gouvernement, renouvelant ainsi le poste de ministre de la Sécurité nationale, malgré l'opposition de la conseillère juridique, Gali Baharav Miara.

Cet affrontement a conduit à des échanges particulièrement vifs entre les membres du gouvernement et la conseillère. Le ministre des Affaires étrangères, Guidon Saar, s'est particulièrement illustré par ses critiques acerbes. Rappelons qu'il est celui qui a nommé Baharav Miara à son poste lorsqu'il était ministre de la Justice dans le gouvernement précédent dirigé par Bennett et Lapid.

Saar a exprimé son étonnement face à la situation actuelle : "J'ai soutenu sa nomination à deux reprises, mais aujourd'hui je déplore ma décision. La manière dont elle s'oppose à la nomination de Ben Gvir est sans précédent. Comparant son attitude à celle des pilotes kamikazes de la Seconde Guerre mondiale, il a déclaré qu'il assistait à "l'autodestruction du conseil juridique" sous prétexte de défendre le gouvernement.

Il a remis en question les motifs invoqués par la conseillère pour s'opposer à la nomination en soulignant qu'aucune inculpation n'était en cours contre Ben Gvir. "Elle prétend que le fait qu'il soit sous enquête l'empêche d'être nommé, mais cela ne fait pas écho à la législation en vigueur."

Dans un ajout piquant, Saar a également souligné un nouveau critère énoncé par la conseillère : "Ça ne lui revient pas", citant une décision de la Cour suprême. "Où sont ces circonstances exceptionnelles ? Où se trouvent-elles ? Est-ce un ‘conseil juridique facilitateur’ ?", s'interrogeait-il.

Il a ensuite mis en cause la décision de Baharav Miara concernant le limogeage de Ronen Bar, le chef du Shin Bet, en affirmant que la Cour suprême avait déjà décidé qu'il n'y avait pas de raison d'invalider cette décision.

Le ministre de la Justice, Yariv Levin, a également pris la parole pour dénoncer les abus de pouvoir des fonctionnaires judiciaires, affirmant qu'ils dépassaient les limites de leurs prérogatives. "À partir de maintenant, le gouvernement agira sous l'autorité qui lui est conférée", a-t-il déclaré avec force.

De son côté, le Premier ministre Netanyahou a critiqué l'emprise croissante du système judiciaire sur le gouvernement, en évoquant une dérive vers un modèle où la Cour suprême et les conseillers juridiques détiennent un pouvoir excessif. Faisant référence à Platon, il a mis en avant l'importance d'un équilibre des pouvoirs et l'importance d'un système démocratique.

Netanyahou a averti qu'une telle situation, où le ‘deep state’ aurait le dernier mot, est dangereuse : "Ici, le système est aussi profond qu'un océan. Nous ne laisserons pas cela se produire. Le peuple doit rester souverain."

Cet incident souligne une nouvelle fois les tensions persistantes entre le pouvoir judiciaire et exécutif en Israël, et pose la question de l’indépendance du système judiciaire face aux politiques gouvernementales.