Science

Hera : Un Voyage Historique pour Mesurer l'Impact de DART sur Dimorphos!

2024-10-03

Les chercheurs et ingénieurs engagés dans des missions d'exploration spatiale consacrent des années à cette quête, et rien n’est plus déchirant que de voir un vaisseau spatiale échouer avant même son déploiement. Un exemple marquant est la mission Cluster de l'ESA, perdue dans l’explosion de la fusée Ariane-5 lors de son vol inaugural en 1996, ou le Mars Climate Orbiter de la NASA, qui a été détruit en 1999 à l'approche de Mars à cause d'une erreur de conversion d'unités. Plus récemment, l'atterrisseur lunaire indien Chandrayaan-2 s'est écrasé sur la Lune en 2019, laissant la communauté scientifique anéantie.

Cependant, certaines missions ne voient jamais le jour, tuées dans l'œuf par des décisions budgétaires strictes. C'est le cas de l'Asteroid Impact Mission (AIM) de l'ESA, annulée en 2016. Cette mission avait pour but d’observer l'impact du vaisseau DART (Double Asteroid Redirection Test), un vaisseau kamikaze américain, sur Dimorphos, un astéroïde compagnon de Didymos. Ce projet visait à déterminer la possibilité de détourner un astéroïde potentiellement dangereux pour la Terre.

Patrick Michel, directeur de recherche au CNRS à l'Observatoire de la Côte d'Azur et impliqué de près dans l'AIM, se souvient de cette annulation comme étant « le pire moment de [sa] carrière ». Il admet avoir beaucoup pleuré à cette nouvelle. Heureusement, l'ESA a relancé une mission similaire, Hera, dont le lancement est prévu pour le 7 octobre 2023 à bord d'une fusée Falcon-9 de SpaceX, avec un budget de 390 millions d'euros.

L'Histoire en Marche

En attendant, le vaisseau DART a déjà été lancé à une vitesse incroyable de 22 000 km/h pour percuter Dimorphos en septembre 2022. Hera n'arrivera sur place qu'en octobre 2026 pour analyser les dégâts causés. Toutefois, Patrick Michel, également responsable scientifique d'Hera, assure que « quatre ans après l'impact, ses conséquences n’auront pas changé ». En effet, DART avait déjà envoyé des images de la zone ciblée avant son impact, permettant ainsi aux chercheurs de comparer le cratère formé après l'impact à l'état initial de Dimorphos.

« Les prédictions sont délicates à établir », indique Michel. « Nous pourrions découvrir un cratère monumental ou constater que l'astéroïde a été complètement déformé. Ce qui est certain, c’est que nous verrons un monde très différent de ce que DART a capturé. » Il souligne que même l’astéroïde Didymos pourrait avoir subi des changements si les débris expulsés de Dimorphos l'ont touché.

Cette mission pourrait, par ailleurs, dévoiler des informations cruciales sur la défense planétaire, rendant chaque découvertes encore plus significatives dans notre lutte contre les menaces potentielles dans l'espace. La mission Hera ne représente pas seulement une avancée technologique, mais également un espoir pour l'avenir de l'humanité face aux dangers cosmiques!