Indonésie : La France exige le rapatriement de Serge Atlaoui, un condamné à mort
2024-11-29
Auteur: Sophie
La France a officiellement sollicité le rapatriement de Serge Atlaoui, un citoyen français condamné à mort en Indonésie pour trafic de drogue en 2007. Le ministre indonésien des affaires juridiques et des droits humains, Yusril Ihza Mahendra, a relayé cette demande le 29 novembre dernier, précisant que l'ambassade de France avait remis une lettre du ministre français de la justice à son homologue indonésien, datée du 4 novembre. L'ambassade n'a pas encore réagi à cette demande.
Serge Atlaoui, âgé de 60 ans, avait été interpellé en 2005 après la découverte d'une usine de production de drogue près de Jakarta, où il était accusé d'être l'un des « chimistes ». Originaire de Metz et père de quatre enfants, il a toujours nié être impliqué dans le trafic de drogues, soutenant qu'il avait été engagé pour installer des machines dans ce qu'il croyait être une usine d'acrylique.
Son cas a provoqué un grand remous en Indonésie, où la législation antidrogue est extrêmement sévère. Initialement condamné à la réclusion à perpétuité, sa peine a été révisée à la peine de mort par la Cour suprême indonésienne. Prévu pour être exécuté aux côtés de huit autres condamnés en 2015, il a bénéficié d'un sursis temporaire, sous la pression croissante de Paris, qui a conduit à la suspension de son appel.
Actuellement incarcéré dans la prison de Tangerang, une ville proche de Jakarta, Serge Atlaoui est au cœur de discussions entre l’Indonésie et plusieurs pays, dont la France, pour le rapatriement de plusieurs prisonniers. Yusril a déclaré qu'il espérait que ces transferts puissent se réaliser d'ici fin décembre.
Parmi les personnes concernées, on retrouve Mary Jane Veloso, une Philippine également condamnée à mort pour trafic de drogue, qui a récemment vu son retour vers les Philippines devenir une possibilité concrète suite à des négociations entre Manille et Jakarta.
En parallèle, l'Indonésie traite également avec l'Australie concernant cinq Australiens, membres d'un groupe connu sous le nom des « neuf de Bali », arrêtés en 2005 pour des crimes similaires.
L'Indonésie abrite actuellement 530 individus dans le couloir de la mort, dont 88 étrangers, selon l'association de défense des droits Kontras. Les dernières exécutions en date remontent à 2016, lorsque plusieurs condamnés pour trafic de drogue ont été exécutés par tir d'arme à feu.
D'autres cas de ressortissants français dans des situations similaires incluent Félix Dorfin, condamné à mort pour trafic de drogue en 2019, mais sa peine a été commuée et il purge actuellement une peine de 19 ans. Michaël Blanc, arrêté en 1999, a été condamné à la réclusion à perpétuité, mais a réussi à obtenir une libération conditionnelle en 2018.