Intermarché, le réseau de supermarchés bien connu, doit se séparer de deux de ses magasins situés dans le Var afin de finaliser l'acquisition de 200 enseignes Casino. L'Autorité de la concurrence a accordé son feu vert à cette opération, mais impose à Intermarché de céder pas moins de 11 points de vente à d'autres distributeurs pour éviter un déséquilibre concurrentiel dans les zones concernées.

Les supermarchés de Lorgues et Solliès-Pont sont particulièrement concernés par cette mesure. Ce décalage dans les acquisitions témoigne des bouleversements récents sur le marché de la distribution, alimentés par les difficultés financières du groupe Casino. En effet, ce dernier a été contraint de se dessaisir de la majorité de ses magasins, incluant des supermarchés et hypermarchés, au profit de ses concurrents Intermarché, mais aussi Auchan et Carrefour.

Carrefour n'est pas en reste, ayant déjà récupéré trois magasins à la suite de ce mouvement de rachat. L'Autorité de la concurrence a précisé que son analyse concerne désormais des établissements distincts des 61 magasins Casino acquis par Intermarché en 2023, autorisés sous réserve de céder des succursales situées à Lons-le-Saunier, Plouaret et Vals-près-le-Puy. Ces trois magasins ont été transférés au groupe Carrefour.

Les derniers chiffres révèlent que Casino comptait encore fin 2022 environ 200.000 employés à l'échelle mondiale, dont 50.000 en France. Toutefois, cette entreprise, qui a fortement gonflé sa taille en s'endettant, a dû revoir sa stratégie à travers des cessions d'actifs et une restructuration significative de sa dette.

De plus, un plan social est actuellement en discussion, menaçant près de 3.000 emplois, selon les syndicats. Le nouveau dirigeant est le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, qui a pris les rênes après le départ du précédent actionnaire et PDG Jean-Charles Naouri.

Casino se recentre désormais sur des enseignes de plus petite taille, telles que Monoprix, Franprix, Vival ou Spar, dans l'optique de devenir un "champion de la proximité". La direction actuelle projette de développer un modèle de franchise, un mode d'exploitation jugé plus rentable qui permet de réduire certains coûts d'exploitation. C'est un tournant stratégique dans un paysage de distribution en pleine mutation, où chaque décision peut avoir un impact monumental sur l'emploi et l'économie locale.