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Israël : Le Fiasco Émotionnel de la Sécurité Mis à Nu !

2024-10-06

Des failles béantes ont émergé bien avant, pendant et après la violente attaque du Hamas le 7 octobre 2023. Les services de renseignement israéliens ont manifestement manqué à leur devoir, et les réactions des forces de sécurité dans les premières heures critiques ont été désastreuses. L'ensemble de ce système est maintenant remis en question. Malgré cela, aucun haut responsable, y compris le Premier ministre Benyamin Nétanyahou, ne semble vouloir initier une commission d'enquête tant que le conflit perdure.

En juillet, l'armée avait déjà publié un rapport sur l'attaque du kibboutz de Beeri, soulignant une réponse trop lente et une organisation défaillante. En décembre 2023, une enquête conduite par le contrôleur d'État, un allié de Nétanyahou, a été suspendue par le procureur général, invoquant le risque que cela nuise à l'effort de guerre en cours. Cette enquête était à l'origine le fruit d'une demande de l'association israélienne « Mouvement pour un gouvernement de qualité », qui prône la lutte contre la corruption au sein du gouvernement. Ils exigent une commission indépendante pour faire la lumière sur les erreurs stratégiques.

Malgré ces défis, certains responsables militaires ont pris leurs responsabilités. En avril, le major général Aharon Haliva, chef du renseignement militaire, a été le premier à reconnaître publiquement sa part de responsabilité dans le fiasco. En juin, son prédécesseur, Avi Rosenfeld, et en septembre, Yossi Sariel, le responsable de l'unité d'élite 8200, ont également rendu leurs galons. Un responsable du Shin Bet, à la tête des services de renseignement intérieur du sud d'Israël, a aussi démissionné, reconnaissant l’échec systématique.

Il est alarmant de noter que, selon des révélations du New York Times, les services de renseignement israéliens possédaient depuis plus d'un an le plan d’attaque du Hamas, intitulé « Mur de Jéricho », et que les signes avant-coureurs s'étaient multipliés, jusqu'à la veille de l'attaque. Le 6 octobre, une guetteuse de l'armée israélienne avait signalé un mouvement suspect d'un chef de groupe armé palestinien, mais l'alerte a été ignorée, considérée comme un simple entraînement. Quelques heures plus tard, cette négligence allait conduire à l'une des attaques les plus meurtrières de l'histoire d'Israël.

L'impact émotionnel de ce fiasco est profond pour la société israélienne. Les familles des victimes réclament justice et transparence, tandis que la population s'interroge sur la dépendance des autorités aux systèmes de renseignement qui semblent défaillants. La guerre actuelle exacerbe ces tensions internes, et l'appel à une commission d'enquête indépendante se fait de plus en plus pressant. Les conséquences de cet événement tragique ne sont pas seulement militaires, mais touchent également le cœur même de la démocratie israélienne.