
« J'ai eu envie de mourir » : témoignages glaçants d'actrices sur les violences dans le cinéma
2025-04-06
Auteur: Louis
Les révélations de plusieurs actrices lors de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale mettent en lumière un aspect sombre et troublant de l'industrie cinématographique. Nina Meurisse a décrit comment la violence à laquelle elle a été confrontée s'est enracinée en elle, la marquant à vie. Le rapport de cette commission sera rendu public ce mercredi 9 avril, soulignant l'ampleur des souffrances vécues par ces artistes.
La présidente de la commission, Sandrine Rousseau, a qualifié ces témoignages de "partie émergée" de l'iceberg, laissant présager l'existence d'un système de violences bien plus vaste. Des figures emblématiques comme Virginie Efira, Noémie Merlant et Juliette Binoche se sont également manifestées en privé pour partager leurs propres expériences de harcèlement et d'agressions, réflectrices d'un climat de peur et d'impunité.
Les témoignages des actrices : un cri du cœur
Nina Meurisse, qui a commencé sa carrière à un jeune âge, a relaté des incidents dévastateurs. À 10 ans, dans un film contenant une scène de viol, elle a été directement agressée par un acteur. "J'étais tétanisée", a-t-elle confié. Plus tard, peu après avoir atteint l'âge de la majorité, elle a été forcée de participer à une scène de contenu explicite avec un homme beaucoup plus âgé. Elle a raconté : "L'acteur m'a immobilisée et m'a frappée en disant : 'T'aimes ça, salope!'", une expérience traumatisante qu'elle n'oubliera jamais.
Anna Mouglalis a également partagé son calvaire. Lors d'une scène où elle devait se montrer nue, elle a refusé un plan qui la mettait dans une situation humiliante. "Non seulement ce plan a été gardé au montage, mais il est même présent dans la bande-annonce", s'est-elle indignée. Sur un autre tournage, un acteur, sous l’influence de l’alcool, l'a frappée, tandis que le réalisateur a ordonné de continuer à filmer, ignorant son agonie.
Le récit de Sara Forestier, qui a commencé sa carrière à l'âge de 13 ans, souligne également la culture du silence qui règne dans le milieu. Elle se souvient avoir dit "non" à des propositions inappropriées, marquant le début de son parcours. Plus tard, elle a été giflée par un acteur identifié comme Nicolas Duvauchelle, un moment qui lui a laissé des séquelles psychologiques profondes. "J'étais à terre, à genoux, en larmes. J'ai eu envie de mourir", a-t-elle déclaré, révélant la profondeur de son désespoir.
Une prise de conscience collective
Ces témoignages choquants soulèvent de nombreuses questions sur la sécurité et le bien-être des acteurs au sein de l'industrie. La prise de parole de ces actrices n'est pas qu'un appel à l'aide, mais une demande de changement au sein du système qui protège ces comportements abusifs. L'ensemble de la profession est interpellé, et la communauté exige une réforme radicale pour garantir un environnement de travail plus respectueux et sécuritaire.
Le rapport à venir de la commission devrait établir des recommandations claires pour mettre fin à ce cycle de violence et de silence. Il est essentiel que ces témoignages ne tombent pas dans l'oubli, mais servent de catalyseur pour une évolution nécessaire et urgente de l'industrie cinématographique.