"Je n'ai jamais vu un tel sabotage de la science" : les scientifiques mettent en garde lors de la COP29 sur l'avenir des négociations climatiques
2024-11-22
Auteur: Louis
Alors que la COP29 bat son plein à Bakou, en Azerbaïdjan, les scientifiques s'inquiètent de la montée de la politisation dans les négociations climatiques. Le délai pour parvenir à un accord s'achève ce vendredi 22 novembre, avec l'objectif crucial de fixer un financement pour aider les pays en développement à faire face à la crise climatique.
Les discussions, auxquelles participent près de 200 États sous l'égide de l'ONU, reposent traditionnellement sur les rapports du GIEC, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. Cependant, au cours des derniers jours, certains pays ont commencé à minimiser le rôle de la science dans ces négociations, suscitant l'alarme des scientifiques présents.
Pamela Peterson, une scientifique qui participe aux COP depuis plus de 20 ans, déclare : "Je n'ai jamais vu un tel sabotage de la science. Des pays cherchent à ébranler les consensus scientifiques dans leurs discours."
Elle observe une tendance inquiétante à politiser la science, avec des tentatives apparentes de diluer les faits scientifiques pour les adapter à des agendas politiques. "Si nous ne pouvons pas convenir des fondamentaux relatifs au changement climatique, comment pourrions-nous espérer le combattre efficacement ?" s'interroge-t-elle.
L'enjeu du rapport du GIEC est d'autant plus crucial que certains États, se préparant pour leur bilan d'action climatique en 2028, plaident pour ignorer le rapport d'évaluation du GIEC attendu cette même année. Ces nations arguent que le rapport arrivera trop tard pour influer sur leurs initiatives, une justification que Marine Pouget, du réseau Action Climat, réfute vigoróusement : "Des pays comme l'Arabie saoudite ont tout à gagner à s'appuyer sur des données climatiques obsolètes qui masquent la gravité de leur impact. Ils préfèrent utiliser des chiffres bas pour mieux expliquer pourquoi leur émission de gaz à effet de serre va continuer à croître."
Pour Pouget, la mise à jour des données est essentielle : les chercheurs ont récemment confirmé un rythme accéléré de la fonte des glaciers depuis le dernier rapport du GIEC en 2022. Cela souligne l'importance d'intégrer des informations scientifiques récentes dans les discussions pour établir des recommandations basées sur des preuves fiables.
La COP29 devient ainsi un tournant déterminant dans la lutte contre le changement climatique, mais les scientifiques s'alarment que des forces politiques pourraient compromettre les avancées nécessaires. Les yeux du monde entier sont rivés sur Bakou, où l'avenir de notre planète pourrait se jouer.