Nation

"Je suis contrainte de prendre la voiture, je n'ai pas d'autre choix" : un rapport désastreux sur l'état des services publics, en particulier les transports

2024-09-24

Un rapport alarmant dévoilé par franceinfo le lundi 24 septembre met en lumière la dégradation des services publics en France. Publié par le collectif "nos services publics", ce document souligne que les "politiques d'aménagement" contribuent à "un éloignement croissant entre le domicile, le lieu de travail et les commerces". Il révèle également l'existence d'une fracture entre "des politiques volontaristes qui redéfinissent l'espace public pour encourager des modes de transport alternatifs dans les métropoles" et "des zones moins denses où le taux de motorisation atteint des sommets, laissant très peu d'options pour des alternatives à la voiture". Franceinfo a pu observer cette réalité dans certaines communes du Loiret, à environ 70 km d'Orléans.

Laetitia, 32 ans, est résidente d'un petit village près de Gien, où l'absence de gare ou de bus l'oblige à utiliser sa voiture pour ses déplacements quotidiens, que ce soit pour faire ses courses, aller à la boulangerie, déposer ses enfants à l'école ou se rendre à son travail en tant que comptable à Montargis. "Avec 40 km à parcourir, je n'ai pas d'autre choix que de prendre la voiture", témoigne-t-elle. Son voisin, Mounir, 30 ans, renchérit : "À Gien, il n'y a pas de transports en commun. Bien que je sois conscient des enjeux écologiques, mes priorités personnelles passent avant tout lorsque je dois me déplacer."

Un constat accablant qui révèle que la voiture est omniprésente, notamment en dehors de l'Île-de-France. Les élus de la région, comme Philippe Moreau, maire de Nogent-sur-Vernisson, s'inquiètent de cette situation. Lors d'une récente rencontre, il a été confronté à une habitante forcée de prendre un taxi pour aller chez le médecin. "En tant que maire, cela me fait beaucoup réfléchir. Mais la véritable question est de savoir qui financera tout cela ? En fin de compte, ce sera encore le citoyen qui paiera", déclare-t-il.

La situation, déjà préoccupante, continue de se détériorer. D'après les conclusions du collectif "nos services publics", les déplacements longs quotidiens sont en forte augmentation, avec 92% d'entre eux reposant sur l'utilisation de la voiture en dehors de l’Île-de-France. Ce phénomène pourrait s'aggraver davantage si des mesures concrètes ne sont pas mises en place pour améliorer les alternatives de transport public dans ces zones, où la dépendance à la voiture devient une réalité incontournable pour de nombreux citoyens.