Jean-Paul Rouve : Un franc-parler qui détonne

Jean-Paul Rouve, célèbre pour son franc-parler, ne se prive jamais de dire ce qu’il pense, même si cela heurte. Révélé avec la troupe des Robins des Bois, il a vite compris que leur humour singulier peine à rivaliser avec de grandes figures comme Jamel, Gad Elmaleh ou Omar et Fred. Il confiait sur Konbini : « On n’est jamais dans les rétrospectives, peut-être que ce qu’on faisait, c’était trop bizarre. »

Une carrière d’acteur incontournable

En parallèle de sa carrière humoristique, l’interprète de Jeff Tuche s’est imposé comme un acteur majeur, alliant finesse de jeu et large popularité. Mais aujourd’hui, c’est pour une toute autre raison qu’il fait de nouveau parler de lui…

Des souvenirs révélateurs sur un flop retentissant

Peut-être l’avez-vous oublié, mais RRRrrrr!!! a causé un énorme émoi à sa sortie, mais pas celui escompté. En 2004, cette comédie préhistorique d’Alain Chabat a déçu malgré un immense cadeau promotionnel et un casting de choix. Jean-Paul Rouve, qui y incarnait Pierre le blond, s’est récemment exprimé sur cet accueil désastreux dans C l’hebdo. Selon lui, le film a souffert de la comparaison avec le succès de Mission Cléopâtre, et la critique a été impitoyable. « On l’a tous mal vécu », confie-t-il, même s’il a pu se consoler plus tard avec le succès de Podium. Étonnamment, au fil du temps, le film a acquis un statut culte, avec des répliques totalement loufoques devenues virales.

Scandale écologique : un tournage sous haute tension

En 2018, le tournage du film *Donne-moi des ailes*, avec Jean-Paul Rouve à l’affiche, a déclenché un drame environnemental en Camargue. Deux ULM, utilisés pour des prises de vue aériennes, ont survolé à basse altitude une colonie de 8000 flamants roses en pleine couvaison. Sous l’effet de la panique, les oiseaux ont abandonné leurs nids, causant la perte de plus de 500 œufs. Ce site Natura 2000, unique lieu de nidification pour cette espèce en France, a ainsi vu disparaître 11,5 % de sa reproduction annuelle en quelques minutes.

La justice frappe à la porte

Après sept ans d’enquête, le tribunal correctionnel de Nîmes a décidé de condamner la société Radar Film à une amende de 50 000 euros pour destruction illégale de nids d’espèces protégées, avec 2000 euros supplémentaires pour perturbation volontaire. Pourtant, *Donne-moi des ailes* avait fait parler de lui dans les salles avec 1,5 million d’entrées, mais derrière cette façade réussie, un bilan écologique très lourd se profile.

Un message fort pour l’industrie du cinéma

Bien que Jean-Paul Rouve ne soit pas personnellement en cause dans cette affaire, son nom est inévitablement lié à ce scandale qui secoue le milieu du cinéma animalier. Radar Film, la seule entité poursuivie, avait tenté de mettre la responsabilité sur son prestataire technique, mais le tribunal n’a pas accepté cette défense. Le réalisateur Nicolas Vanier, le directeur de la photographie et le pilote qui ont survolé la zone ont tous été blanchis après six ans d’instruction.

La peine infligée est inférieure aux réquisitions du parquet, qui demandait jusqu’à 100 000 euros. Six ONG recevront 10 000 euros chacune pour préjudice moral, tandis que l’association Robins des Bois obtiendra 2 000 euros pour préjudice écologique. Ce verdict envoie un message ferme à toute l’industrie, y compris à ceux comme Jean-Paul Rouve qui participent à des projets à vocation écologique, mais dont les conséquences peuvent parfois s’avérer tragiques.