Joe Biden en Angola : Un Voyage Historique pour Renforcer l'Influence Américaine en Afrique
2024-12-02
Auteur: Jean
Joe Biden a effectué un voyage en Angola du 2 au 4 décembre, son seul déplacement en Afrique durant son mandat à la Maison Blanche. Ce déplacement, initialement prévu en octobre, a été retardé en raison du passage d'un ouragan en Floride. Ce voyage marque la première visite d'un président américain en Afrique depuis celle de Barack Obama au Kenya en 2015.
Lors de son séjour, Biden a dévoilé un plan ambitieux visant à investir dans la modernisation d'un corridor ferroviaire de 1 300 km reliant la façade atlantique de l’Angola à la frontière de la République Démocratique du Congo (RDC). Ce projet a pour but de contrer l'influence croissante de la Chine en Afrique et de renforcer les approvisionnements américains en minerais stratégiques tels que le cuivre et le cobalt.
Un Corridor Ferroviaire Révolutionnaire
Le corridor ferroviaire, soutenu par l'Union Européenne, permettra de transporter ces minerais en seulement quarante-cinq heures vers le port de Lobito, contre un délai habituel de quarante-cinq jours. De plus, il facilitera l'acheminement de produits chimiques et de diesel nécessaires au fonctionnement des mines. À terme, la Zambie pourrait également être connectée à ce corridor, élargissant encore son impact.
Défis à Surmonter
Cependant, cette ambitieuse initiative n’est pas sans défis. Bien que le chemin de fer ait été rénové grâce à des investissements chinois en 2015 et accordé en concession à un consortium international en 2022, le tronçon traversant la RDC doit également être modernisé. Les acteurs économiques en RDC, notamment ceux profitant du transport routier des minerais, risquent de s'opposer à cette évolution, craignant une perte d'influence et de profits.
Une Vision Élargie pour l'Angola
Les États-Unis cherchent également à sécuriser leurs approvisionnements en vue de développer leur production interne de véhicules électriques, de technologies avancées et de projets d'intelligence artificielle. De son côté, l'Angola espère tirer parti de ce corridor pour désenclaver plusieurs de ses provinces isolées, en leur offrant de nouveaux débouchés tant sur le marché intérieur qu'à l'exportation.
Avec environ 30 millions d'hectares de terres arables dont seulement 17 % sont cultivés, l'Angola possède un potentiel agricole considérable. Ce développement pourrait inclure des productions variées allant du café au miel, en passant par la production de maïs. Ce voyage de Biden représente ainsi non seulement un engagement des États-Unis en Afrique, mais aussi une énorme opportunité pour l’Angola de se positionner comme un joueur clé dans l'écosystème économique régional.