Divertissement

Kamel Daoud au cœur de la polémique : accusations de plagiat pour son Goncourt, Gallimard se défend

2024-11-20

Auteur: Julie

Le vendredi 15 novembre a marqué une journée tout à fait ordinaire à Oran, sans événement troublant, mais à Paris, l'écrivain Kamel Daoud, récemment récompensé par le prix Goncourt pour son roman "Houris", un récit traitant des violences subies durant la décennie noire, a suscité une vive controverse. Cette reconnaissance littéraire aurait pu unir les Algériens autour de son œuvre, mais un incident tragique a jeté une ombre sur cet accomplissement.

En effet, sur une chaîne de télévision algérienne, One TV, une femme courageuse, Saâda Arbane, âgée de 31 ans, a pris la parole. Soutenue par son mari et utilisant un dispositif pour s'exprimer à la suite d'une tentative d'égorgement, elle a partagé son histoire poignante. Elle a évoqué le massacre brutal de son village à Tiaret, où elle a perdu l'ensemble de sa famille, témoignant notamment du sort tragique d'une fillette de six ans, laissée pour morte après avoir été horriblement blessée, mais miraculeusement sauvée par sa grande sœur, qui a perdu la vie en essayant d'attirer l'attention des terroristes.

Cependant, Saâda n'a pas seulement dénoncé cette atrocité : elle a également exprimé sa douleur face à un second traumatisme. Elle affirme que Kamel Daoud a pillé son histoire personnelle pour enrichir son récit primé. Bien qu'elle n'ait pas eu besoin de lire entièrement "Houris", elle reconnaît des éléments de sa propre vie dans le destin d'Aube, le personnage central du roman.

Cette accusation a été accueillie avec consternation. Gallimard, l'éditeur de Daoud, a rapidement réagi, dénonçant ces attaques comme "diffamatoires" et affirmant que l’œuvre de l’écrivain était le fruit de sa propre imagination et de ses expériences. Cela soulève des questions fondamentales sur la propriété culturelle et le respect des histoires des victimes. Comment reconnaître et honorer ces récits douloureux tout en protégeant l'intégrité artistique des auteurs ?

La polémique autour de Kamel Daoud ne fait que s'intensifier, et l'écrivain se retrouve plongé au cœur d'un débat essentiel sur la mémoire collective et la représentation littéraire des traumas. Reste à voir comment cette crise affectera sa carrière et la réception de son œuvre dans le paysage littéraire algérien et au-delà.