Kamel Daoud et son épouse: Accusations explosent en Algérie sur le secret médical!
2024-11-20
Auteur: Chloé
La tension monte en Algérie après des accusations choquantes portées contre l'écrivain Kamel Daoud et sa femme. Le vendredi 15 novembre, lors d'une interview diffusée sur la chaîne One TV, Saâda Arbane, une survivante d'un massacre islamiste durant la guerre civile algérienne, a accusé Daoud d'avoir utilisé des révélations personnelles qu'elle avait partagées pendant des séances de thérapie avec la psychiatre Aïcha Dahdouh, épouse de l’écrivain, pour son roman "Houris" (Gallimard, 23 euros).
Ces accusations ont amené à deux plaintes déposées à Oran, bien que leur annonce officielle n'ait eu lieu que le 20 novembre par l'avocate Fatima Benbraham. Les plaignants, représentant à la fois Saâda Arbane et l'Organisation nationale des victimes du terrorisme, ont choisi d'attendre, craignant que cela n'affecte la nomination de Daoud pour le prix Goncourt.
Les plaintes concernent la violation du secret médical, la diffamation des victimes et la violation de la loi sur la réconciliation nationale en vertu de l'article 46, qui punit ceux qui exploitent les blessures de la tragédie nationale pour nuire à l'image de l'État algérien.
Ce contexte légal, parfois sujet à interprétation, a de tout temps été utilisé pour protéger les services de sécurité algériens et n’a pas empêché la publication d'œuvres traitant de la décennie noire. La soudaine montée au créneau de Fatima Benbraham, célèbre avocate et fervente défenseure du régime, a alimenté les suspicions d'une mise en scène orchestrée contre Daoud. De plus, il est à noter que le roman "Houris", critiqué, est d’ores-et-déjà interdit en Algérie en raison de ces accusations.
Kamel Daoud, qui a tenu une conférence à Sciences Po Paris, reste silencieux face à ces accusations, mais son éditeur a déjà dénoncé des campagnes diffamatoires venant de médias proches du régime. Dans un communiqué, il a précisé que bien que "Houris" soit inspiré par des événements tragiques de la guerre civile des années 1990 en Algérie, ses personnages et sa trame sont entièrement fictifs.
Les critiques à l'encontre de Daoud s'inscrivent également dans un contexte politique tendu, où les relations diplomatiques entre la France et l'Algérie se sont récemment envenimées à la suite de la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, ainsi que la visite d'État du président Emmanuel Macron au Maroc.
Ce scandale s'ajoute aux défis que Kamel Daoud a déjà rencontrés en tant qu'écrivain engagé, soulevant des questions sur la liberté d'expression en Algérie et les conséquences politiques des œuvres littéraires. Le débat est ouverte, et les regards sont tournés vers l'avenir et les répercussions possibles de cette situation explosive.