Considéré comme un symbole de l'essor de l'industrie européenne face aux géants chinois du secteur des véhicules électriques, Northvolt, fondée en 2016 par Peter Carlsson, ancien cadre de Tesla, était le premier fabricant de batteries pour véhicules électriques sur le continent. Cette success-story semblait prometteuse, avec des levées de fonds atteignant 9 milliards de dollars, permettant ainsi à l'entreprise de commencer la construction de sa première giga-usine à Skellefteå, située à 800 km au nord de Stockholm. Grâce à l'hydroélectricité renouvelable et à faible coût, cette usine est entrée en opération au début de l'année 2022, ouvrant la voie à de nombreuses ambitions.

Cependant, en mai dernier, Northvolt a subi un revers majeur lorsque BMW, pourtant actionnaire, a annulé une commande de 2 milliards d'euros en raison de retards de production. Cette décision a créé une onde de choc dans l'industrie, remettant en question non seulement la stratégie de Northvolt, mais aussi la viabilité d'un modèle d'affaires qui dépendait fortement des partenaires stratégiques. Le 9 septembre, la situation a pris une tournure encore plus préoccupante lorsque d'autres clients ont exprimé des doutes, et des rapports indiquent que les délais de livraison pourraient s’étendre, affectant potentiellement les projets d'électrification de nombreux constructeurs automobiles en Europe.

En réponse à cette crise, Peter Carlsson a intensifié ses efforts pour diversifier ses partenariats et sécuriser de nouvelles sources de financement. Des rumeurs circulent évoquant des discussions avec des investisseurs chinois et d'autres acteurs européens dans le but de renforcer sa position sur un marché de plus en plus compétitif. Northvolt doit maintenant naviguer dans un environnement difficile pour prouver qu'elle peut surmonter ces défis et rester à la pointe de la transition énergétique.