La Corse ensevelie sous les déchets plastiques : un appel désespéré à l'accord mondial sur la pollution
2024-11-26
Auteur: Léa
Cette semaine, 175 pays se sont réunis en Corée du Sud pour discuter de l'avenir de la production de plastique à l'échelle mondiale. L'enjeu est de taille, notamment pour la Corse, qui fait partie des régions les plus touchées par cette crise écologique.
Chaque année, les 22 pays riverains de la Méditerranée génèrent environ 24 millions de tonnes de déchets plastiques, selon des rapports alarmants de WWF, issus d'une étude approfondie menée en 2018. Sur ce chiffre, plus de 600 000 tonnes finissent dans les océans, polluant les fonds marins sans avoir été enfouies, incinérées ou recyclées. Actuellement, ce sont plus de 247 milliards de morceaux de plastique qui flottent dans la Méditerranée, qualifiée par le WWF de "torrent de plastique".
Peu de progrès
Depuis cette étude, les choses n’ont pas évolué. En effet, l’Ifremer a récemment signalé qu’il y a 40 fois plus de microdéchets dans la Méditerranée que dans le Golfe de Gascogne, et selon WWF, cette mer est la plus polluée au monde. La Corse, avec la Crète, se retrouve au cœur de cette problématique, étant l'île la plus frappée par cette pollution marine.
Les effets néfastes de cette pollution sur la faune et la flore marines sont bien documentés. Les tortues, poissons et autres animaux marins en souffrent, aggravant la crise des écosystèmes déjà menacés.
Espoir fragile
Pour la Corse, ainsi que pour le reste de la planète, la conférence ouverte le 25 novembre en Corée du Sud représente une lueur d'espoir. Les délégués de 175 nations travaillent sur un projet d'accord global visant à lutter contre la pollution plastique, mais le chemin reste semé d'embûches.
Les opinions divergentes parmi les États compliquent la situation. D'un côté, il y a le camp des pays, souvent surnommé HAC (coalition des hautes ambitions), qui représente environ 60 États, incluant l'Union Européenne. Ces pays réclament une action robuste qui ne se limite pas à la gestion des déchets, mais qui s'attaque aussi à la production même du plastique. La ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, souligne qu'il est crucial de "prendre le problème à la racine". Cela nécessiterait une refonte totale de la façon dont les plastiques sont conçus pour faciliter leur recyclage.
De l’autre côté, certains États, principalement ceux qui sont de grands producteurs de pétrole, cherchent à éviter des restrictions trop strictes et souhaitent maintenir les engagements traditionnels sur la gestion des déchets.
Alors que le temps presse et que les plages de la Corse continuent de s'encombrer de déchets plastiques, la communauté internationale doit agir rapidement pour préserver cette île paradisiaque et notre planète.